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Dans un monde où l'on est pressé de vivre, nous avons choisi l’aventure et  l'écriture, le temps d'un voyage, porte ouverte sur le monde, le rêve et le dépaysement, afin d'inciter petits et grands à partir à la rencontre des autres.

  • Les petits papiers des "Aubourg du Monde" - Newsletter 4

    • Le 15/08/2009

    Bonjour à tous,

    nous sommes de retour à Santiago où nous passerons nos deux derniers jours en Amérique Latine...ça fait déjà 5 mois que nous voyageons...On en revient pas... pas vu le temps passer !!! Nous allons déjà quitter l'Amérique du Sud pour rejoindre l'Océanie. Que le temps passe vite ! Et pourtant pas tant que ça, car on a vraiment l'impression d'en avoir profité et d'avoir pris notre temps pour faire ce qu'on voulait...

    Que de paysages magnifiques, de gens sympathiques rencontrés, de villes parcourues et de découvertes en si peu de temps ! C'est difficile de dire ce que nous allons pouvoir garder de cette expérience : des souvenirs plein la tête, évidemment, mais est-ce que cela va nous changer vraiment ? On ne sait pas... Une chose est certaine, nous serons sûrement plus tolérants et plus sereins face aux petits tracas de tous les jours et sans aucun doute plus conscients de la chance que nous avons de vivre en France.

    A présent, place au bilan de ces 5 premiers mois de voyage :

    Nous avons découvert 5 pays, fait environs 32715 kms ce qui représente  à peu près 18257 kms de bus (soit 372 heures dans un bus...plus de 15 jours complets !!! ouah on s'en était pas rendu compte !) Nous avons fait des tas de rencontres magiques et avons pu admirer des paysages splendides... Nous avons eu une météo parfaite... sur 5 mois 8 jours de pluie et 5 de froid le reste du temps du beau soleil...plutôt cool non ?

    Notre pays préféré est sans aucun doute l'Equateur... Nous avons adoré les gens et l'accueil qu'ils nous ont réservé, les différentes cultures que nous avons découvert nous ont enchantées et les paysages si variés que paisible nous ont ravis...tant de contrastes et de couleurs dans les cœurs et dans la nature...une merveille !

    La Bolivie nous a également bouleversé, les gens y sont accueillants et les paysages époustouflants...un seul regret, nous n'y sommes pas restés assez longtemps pour rencontrer les gens et voir des lieux moins touristiques...il faudra refaire un tour du monde et revenir !!!

    Au Pérou, nous avons fait des rencontres magnifiques et exploré des lieux splendides même si le tourisme y est trop présent et affecte un peu les contacts que nous pouvons avoir avec la population...

    L'Argentine et le Chili sont deux pays très étendus géographiquement qui présentent des paysages, des cultures et des climats très différents et magnifiques. Mais ce sont deux pays très proches de notre culture européenne...Les trois endroits que nous avons préférés sont les  fabuleuses chutes d'Iguaçu ... L'estancia de Marco au milieu du parc de los Esteros de Ibera, la ville d'Ushuaia et le parc de la terre de feu au cœur d'un environnement qui ravit tous les amoureux de la nature...

    Tous ces endroits ont pour point commun d'être proches de la nature et où les habitants nous ont accueillis à bras ouverts... Nous n'oublierons jamais toutes ces personnes rencontrées avec qui nous avons passé une semaine, un jour ou une heure et qui ont été si gentil avec nous...

    Quant au bilan des compagnons de voyages : tout va pour le mieux, nous nous entendons à merveille... Même si nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout, nous sommes toujours d'accord sur le chemin à prendre ou l'hôtel où se rendre et au final nous sommes ravis tous les quatre...Que de bons moments passés ensembles... Les filles adorent le voyage et s'endentent de mieux en mieux...  En résumé, nous sommes plus heureux que jamais de cette aventure et ce n'est que le début ! Il reste encore 7 mois !

    Merci à tous de nous soutenir dans notre expérience et d'être toujours proches malgré la distance...On pense souvent à vous !

    A bientôt dans de nouveaux horizons...on vous laisse, nous avons 9662 kms à faire soit 13h10 d'avion !!!

    Bises, les Aubourg du monde.

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  • Valparaiso du 10 au 13 Août 2009

    Valparaiso... Son nom évoque une grande époque, presque un mythe. Une ville qui respire le beau, l'ancien et qui évoque un grand port maritime. Nous faisons route vers" Valpo " comme disent les chiliens...  Avant d´arriver, nous traversons vignes et montagnes sous un soleil radieux... Les montagnes sont étonnantes de beauté. La journée s´annonce agréable... nous apercevons au loin, quelques baraques colorées suspendues à la colline montrant leurs plus beaux atouts et leurs décrépitudes. Le temps de la gloire est révolu... C´est Valparaiso... une ville unique... Le plus grand port du Chili, cette ville est composée de 42 collines avec autant de favelas tournées vers la mer. Une des collines est inscrite au patrimoine mondiale de l UNESCO...

    Mais qu'est-ce qui rend cette ville de 270 000 habitants si particulière ?

    Il y a tout d'abord son Histoire. Pendant la deuxième moitié du 19e siècle, Valparaiso a connu son apogée : les navires du monde entier y faisaient escale avant de passer par le détroit de Magellan, passage obligé entre l'océan pacifique et atlantique. Port prospère, Valparaiso était surnommée «la perle du pacifique» ou encore «le petit San Francisco». Mais en 1906 un très important tremblement de terre détruit la ville...Huit ans plus tard le canal de Panama, en Amérique centrale, ouvre ses portes. Les bateaux désertent alors Valparaiso préférant passer par le chemin le plus court et le plus facile.

    Valparaiso est aussi célèbre pour ses célébrités qui, pour le bien ou pour le mal de leur pays, ont changé le cours de l'Histoire du Chili. Ainsi Salvador Allende et Augusto Pinochet, respectivement anciens président et dictateur du pays, sont nés dans cette ville. Le très célèbre poète chilien, Pablo Neruda, aimait beaucoup s'y rendre et rendit, par ses écrits, la ville célèbre.

    Mais ce qui rend Valparaiso unique c'est avant tout sa situation géographique. Cette ville est un port ouvert sur l'océan entouré d'une douzaine de collines escarpées, formant chacune des quartiers très différents où vivent des milliers de personnes. Pour gravir ces collines, il y a deux solutions : prendre l'un des rares funiculaires ou bien marcher...«Escaliers ! Aucune ville ne les a répandus, ne les a effeuillés dans son histoire et sur son visage, ne les a dispersés et réunis, comme Valparaiso. Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaiso nous aurons fait le tour du monde». (Pablo Neruda dans «J'avoue que j'ai vécu»)... Alors pour récompenser le marcheur, Valpo, offre ses maisons aux milles couleurs, ses bars bohèmes et ses façades illustrées, sa vue sur le port et l'océan et surtout, son soleil...

    Nous posons nos valises dans un  petit hôtel tenu par une mamie fort sympathique...Nous nous trouvons dans le quartier populaire près du terminal de bus. C'est un peu loin des quartiers touristiques très connu de La Conception et Alegre mais c'est tellement plus authentique ici...il y fait bon vivre et le soleil est au rendez vous, malgré l'hiver austral, il fait 20° et les nuages sont rares...Bref tout va pour le mieux et on en profite pour se la jouer "vacances" sans trop de choses au programme.... nous improvisons des ballades récréatives dans les rues de Valpo...nous errons dans les ruelles abruptes et tortueuses. Les façades de la ville sont en tôles et peintes de toutes les couleurs. Un vrai kaléidoscope pour les yeux...  Certaines maisons sont malmenées parfois souillées par le temps et l'usure mais il en ressort tout de même une élégance délicate et colorée. La Perla Del Pacifico est un tableau d'artiste à elle toute seule et la ville cache bien ses secrets...Nous découvrons des quartiers très pauvres, très sales aussi... nous poursuivons notre balade à la recherche des " ascensors ". Fabriqués au 19eme siècle, ces funiculaires sont en bois peint. Le plus vieux est le " Concepcion ". Installés dans cette cabane en bois, la pente semble vertigineuse... Pourvu que le câble et les rails ne lâchent pas...Après une balade agréable dans les quartiers de Conception et Alegre, nous allons jeter un œil à La Sebastiana...Une belle maison originale en forme de coque de bateau et à l´intérieur chaleureux...De grandes baies vitrées nous offrent une vue dégagée sur Valparaiso. Cette maison appartenait au célèbre poète Pablo Neruda, grand admirateur de nos poètes français tels Baudelaire et Rimbaud. Cet homme se plaisait à mettre des noms sur certains objets comme son fauteuil qu´il nommait "nuage" " nube" en espagnol ou à boire dans des verres colorés car, ainsi «l´eau n´a pas le même gout» 

    Des jours bien agréables à flâner au gré des envies sous un soleil resplendissant... en plus nous achevons notre voyage à Valpo dans la joie et la bonne humeur... le matin de notre départ pour Santiago, le quartier du terminal est animé et gai, un musicien des rues s'est installé sur la place et joue des airs enchantés sur sa guitare... ceux-ci sont diffusés partout par de gros amplificateurs ... Une nouvelle fois, c'est coloré et joyeux...  Ah, Valparaiso, quand tu nous tiens !!

    La Bohème, la bohème, ca voulait dire, tu es jolie,
    La Bohème, la bohème, et nous vivions de l´air du temps...

    La Bohème, la Bohème, on était jeune, on était fou...

     

     

      

     

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  • Chili, La Serena les 8 et 9 Août 2009

    Après la cordillère, nous sommes redescendus au niveau de la mer, pour profiter de l'océan à La Serena...Sortis de San Pedro en début de soirée nous voilà replongés dans le désert d'Atacama pour des centaines et des centaines de kilomètres de ligne droite jusqu'au levé du soleil, là des maisons-cabanes en tôle, la ligne de chemin de fer qui longe la route (ou vice-versa) et...de la poussière et du le vent...Aux abords des villages des tas de détritus, surtout plastiques, qui jonchent le sol. (ça a d'ailleurs été le cas partout où on est passé jusque là en Amérique du Sud)...Il y a des trucs qui ont l'air évidents en France, mais qui demandent une grande volonté de chacun et de la société, comme par exemple le traitement des déchets, l'aide aux pauvres, aux malades, aux personnes âgées, avoir de l'eau potable au robinet, de l'électricité continuellement, sans parler de l'hygiène chez les commerçants ou dans les restaurants. En Bolivie, souvent les restos n'avaient pas de frigo, d'autres en plus n'avaient pas d'évier. Pensez à la chance que vous avez la prochaine fois que vous ouvrez votre frigo ou que vous appuyez sur l'interupteur pour la lumière ou le chauffage !!! Quelle chance de pourvoir profiter de tout ces moyens techniques !!!
    Bref, revenons à ce trajet entre Atacama et La Serena. Au levé du jour donc, tout d'un coup, là devant nos yeux...du désert ! Et subitement, au détour d'une route, là devant nos yeux...Vous allez penser encore "du désert !". Et bien non ! C'était l'océan Pacifique !! Enfin la mer, elle commençait à nous manquer !
    Le bus est arrivé vers 11h du matin à La Serena après avoir roulé 1100 kms. Là, c'est Alejandro qui nous attendait...Il nous a emmené chez lui en plein centre...en nous parlant français...un français parfait qu'il a appris en regardant des vieux films français et en lisant ! Nous nous installons, discutons un peu, puis comme à notre habitude, nous partons découvrir la ville qui s'avère agréable avec ses nombreuses églises et ses maisons basses aux façades bigarrées...  Nous nous sentons bien dans cette ville à la fois belle et tranquille.

    Le lendemain, après le petit déjeuner, nous nous rendons, en minibus, à la réserve nationale « Pingüino de Humboldt». Plus nous filons vers le Nord et plus les paysages deviennent désertiques. Arrivés à Caleta de Choclos, nous enfilons nos gilets de sauvetage... et vogue la galère ! La mer est forte et nous naviguons face aux vagues... c'est parti pour un tour de montagnes russes avec arrosage à la clef !!

    La réserve est constituée de trois îles dont une était trop loin pour notre barque...A l'horizon, la silhouette de l'Isla Choros se dessine. Nous mettrons une bonne heure à l'atteindre. Cette île est le refuge de cormorans, de mouettes, de pélicans, de pingouins de Humboldt (il paraît qu'ils sont fidèles toute leur vie et que quand l'un des deux meurt, l'autre meurt de tristesse peu après) et enfin des loups de mers qui dorment sur les rochers ou se font des papouilles dans l'eau...Nous nous dirigeons ensuite sur une autre île à 20mn de là : l'Isla Damas... Contrairement à la première île, on a pu accoster. Une plage de sable blanc, une végétation originale et des mouettes...toutefois peu de "dames" lézardent sur la plage ... Pourtant le cadre est splendide... L'eau prend la couleur des mers tropicales, un bleu turquoise magnifique et le sable blanc ajoute encore à l'illusion... Serait-on sous d'autres latitudes ??? Nous sommes heureux et Julie doublement car nous avons fait notre arrivée sur l'île escortés par 2 dauphins.... Il semble qu'ils soient très nombreux dans les parages... Ils nous ont fait un petit show, rien que pour nous, avant de disparaître au large... Majestueux !

    De retour sur la terre ferme, l'air de la mer nous ayant bien creusé l'estomac, le restaurant qui a suivi nous a ravi, notamment les "empanadas" aux fruits de mer....à la suite de ce repas avec vu sur l'océan, nous reprenons la route de la ville...à 18h30, nous sommes de nouveau a La Serena.

     

    Le lendemain matin, nous partons vers ce lieu que nous aimons tant : la station de bus. Au programme, 6h de bus vers Valparaiso... (Eh oui déjà, le temps maintenant nous est compté car nous avons un avion à prendre à la fin de la semaine pour d'autres horizons !)

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  • Chili, San Pedro de Atacama du 3 au 7 août 2009

    Nous revoici finalement au Chili !!! Après 3 mois, nous sommes de retour, cette fois-ci dans le nord à San Pedro de Atacama... Nous arrivons fatigués et avec une seule envie du repos... A l´arrivée du bus, tous les propriétaires d'hôtels se précipitent sur les touristes que nous sommes. Le choix est facile. Nous prenons les adresses de ceux qui paraissent les plus accueillants. Pour cette fois, nous tentons de nous rendre à une adresse que nous indique le guide...Complet ! Nous nous rabattons sur une des adresses prises à la descente du bus... sous le soleil, nous marchons... nous atteignons enfin un petit hostal sans prétention mais avec un joli jardin.... Le lieu est agréable : patio, hamacs, chambre claire... à peine installés, nous partons à la découverte du village... nous marchons vers la Plaza de Armas...Une petite église toute de blanc vêtue y trône, splendide...Le contraste entre le blanc des murs et le bleu profond du ciel est saisissant...Les murs sont en adobe (de la brique durcie au soleil fabriquée avec de la terre argileuse et mélangée à de l'herbe séchée) Le plafond est en bois de cactus.  La ville est très touristique voire trop touristique ! Nous nous demandons même un instant si nous y restons ! Finalement, nous y resterons  6 jours et apprécierons cet endroit paisible où il fait bon vivre... La ville est située au dessus du tropique du capricorne, il fait 20° à 25°, cela nous change et nous fait du bien ... San Pedro se trouve au cœur d'une oasis en plein milieu du désert le plus aride du monde (on relève en moyenne 1 mm de pluie par an à Arica (Nord du Chili), ce qui n'est atteint en aucun autre point du globe !) Ce village, perché à 2440m d'altitude, compte environs 2000 habitants. On y trouve des petites maisons basses, des ruelles en terre battue... on y a une vue sur le volcan Licancabur et un superbe ciel étoilé la nuit...il y a plusieurs petites rues mais il y en a une principale : Caracoles. Dans cette rue on trouve au moins dix petites boutiques Internet, des restaurants tous les 5m, des agences et surtout des magasins qui vendent de l'artisanat local aux milles couleurs. (Soit dit en passant tout vient de Bolivie et du Pérou !) Au milieu de tout ça on retrouve tout un petit monde de baba cool et de marginaux qui rivalisent d'ingéniosité pour être le plus cooool possible !

    Nos journées passerons donc doucement dans ce cadre, à buller au soleil...Nous irons aussi faire du Surf sur le sable dans les dunes de la vallée de la « muerte » puis voir l'envoûtante vallée de la « luna »  qui comme son nom l´indique, offre un  paysage désolé, lunaire, de couleur rougeâtre... Que de mélanges de couleurs ! Nous avons eu plus d'une fois l'impression de marcher, ou plutôt de rouler sur la Lune ou sur Mars ! Une autre fois nous irons voir le désert de plus près : une vaste étendue battue par les vents où poussent de ci de là des plantes sauvages, et au milieu de rien...des lagunes d'eau salée... De l'eau si salée, que sans aucun mouvement, on flotte ! Attention à la tasse ! Nous sommes ressortis de l'eau avec une sorte de croûte de sel.... Pas besoin de gel, nos cheveux étaient raides de sel ! Pour faire suite aux paysages arides de roches et de sable... plus loin, de chaque côté de la piste, deux trous d'eau : les yeux du désert ! On pensait se débarrasser un peu de notre sel dans ces lagunes, mais le désert a du sel dans les yeux.... L'eau y est salée aussi ! En plus l'eau y est très froide (euh normal c'est quand même un peu l'hiver !) donc pas de 2eme baignade ...nous rentrerons salés jusqu'au os !! Enfin pour conclure cette journée, comme le ciel du chili est l'un des plus pur au monde et l'un des plus propice à l'observation, après avoir roulé sur la lune, quoi de plus normal que d'aller la voir de plus près ...Alors c'est ce que nous avons fait...Nous avons donc conclu cette journée par un cocktail en observant le coucher du soleil et... le levé de la lune...tout simplement magnifique !

    Bref quelques jours relax bien agréables après notre expédition 4x4 qui, il faut l'avouer, nous avait littéralement crevé !

      

     

         

       

     

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  • Le sud Lipez et le Salar D'Uyuni du 29 Juillet au 2 Août 2009

    Top départ... Un grand moment de notre tour du Monde commence... À partir de Tupiza, nous partons en 4X4 dans la région du Sud Bolivien, sans aucun doute l'un des plus beaux endroits de la terre qu'il nous ai été donné de voir... A plus de 4000 mètres d'altitude, une succession de décors naturels surréalistes va s'enchainer pendant 5 jours...

    JOUR 1 : Mardi matin 8h, nous embarquons dans notre 4X4 avec toutes nos affaires emballés dans des sacs plastique pour la poussière, nous prenons directement une route qui monte à pic et qui permet d'avoir une vue sur la vallée de Tupiza, un décor de far-west avec ses canyons de roche rougeâtre érodés, qui forment des aiguilles naturelles.

      

    Le premier col est déjà à 3750 mètres d'altitude...et...déjà un pépin, un 4x4 devant nous est pris dans la glace...Chacun descend pour aider à pousser et ... l'union faisant la force, tout s'arrange... nous continuons de monter. La route serpente plusieurs heures entre les montagnes avant d'arriver sur une plaine aux herbes jaunies par le soleil... Nous déjeunons ici. Notre jeune cuisinière nous arrange une salade de riz, des crudités et nous fait goûter une spécialité de Tupiza : les tamales  (un beignet de pomme de terre avec de la viande de lama séchée, des petits poids et des tomates, le tout enrobé dans une feuille de maïs)  Nous reprenons ensuite la route pendant 1 heure avant de faire une halte dans un village. Les maisons, l'église et les enceintes sont faites de terre. Un terrain de basket trône fièrement sur la place, au milieu du village désert...

     

    La route continue de monter, on commence à ressentir un léger mal d'oreilles... Nous sommes maintenant à plus de 4000 mètres d'altitude, et nous suivons le cours d'une rivière quasiment asséchés dont les bords sont blanchis par un dépôt de sel. Des montagnes à parois érodées laissent apparaître les différentes strates de minéraux.

     

    A 17h30, nous arrivons dans un deuxième «village» : Kollpani (3 maisons !) ...il est installé  dans une magnifique vallée isolée entourée de montagnes. Nous allons y rester pour la nuit.

    Les gens ici vivent de l'élevage de lamas et de leur «potager» (C'est un vaste trou recouvert d'une bâche en plastique qui permet de créer un effet de serre et de faire évaporer l'humidité du sol. Le système est ingénieux, car dans cette région aride ultra-ensoleillée il n'y a pas besoin ainsi d'arroser ses légumes.)  Quant à l'élevage, la vente d'un lama permet de faire vivre la famille pour 1 mois.

        Un peu de viande séché traîne sur un fil à linge...

    Nous dormons dans une maison sommaire mais les lits sont confortables. Par contre, et c'est normal compte-tenu de l'endroit, il n'y a pas d'eau chaude pour se laver...le matin, faute de froid, il n'y aura d'ailleurs pas d'eau du tout... Nous sommes tous fatigués par cette longue journée de route et après un bon repas, nous allons nous coucher à 21h00. Il fait froid et nous nous emmitouflons dans nos deux duvets et trois couvertures en laine tout habillés par peur du froid...les -10°C de la nuit nous donnerons raison ! Enfin nous avons comme les gens d'ici survécu à ce froid sans chauffage...un miracle !

       

    JOUR 2 : le chauffeur nous réveille à 5h00, et nous partons au lever du soleil car nous avons une longue journée devant nous. La route monte de plus belle dans un décor surréaliste... Dans un virage nous sommes freinés par troupeau de lamas...pour protéger le groupe  un «macho» s'allonge sur la route...Yanis mettra plus de 10 min à le déloger !

     

    Nous poursuivons notre route... Les montagnes arborent des dégradés de couleurs dignes d'une palette de peintre. La couleur de chaque strate est due aux minéraux qui la composent et qui se sont oxydés au contact de l'air et de la pluie : rouge pour le fer, vert pour le cuivre, bleu pour l'antimoine, gris pour le zinc, jaune pour le sable, etc ... Le tout dans une végétation jaunâtre brûlée par le soleil...soudain...deuxième halte non prévue...la glace craque sous le poids du 4x4 et on s'enlise...heureusement 2 autres voitures de l'agence nous suivent...avec l'entraide de tous, nous arrivons à bout du défis au bout de 20 mn

     

    Nous arrivons sur un col d'où nous avons une vue sur la première lagune de notre circuit : la « Laguna Amarilla » elle doit son nom au souffre qui lui donne sa couleur jaune... A l'horizon, les montagnes culminent jusqu'a 6000 mètres. Le dépôt de sel crée un contraste saisissant avec la roche sombre.

     

    Nous approchons ensuite une autre lagune par une route qui serpente sur les flancs du Volcan Uturuncu (6020m) la « Laguna Celeste », une lagune bleue, splendide. Le contraste avec le paysage qui l'entoure nous enchante...

      

    La route descend enfin, pour traverser le «Salar de Chalviri », un lac de sel exploité par une petite coopérative.
    Nous continuons notre route dans des paysages fantastiques. Lorsque nous arrivons dans la plaine à proximité du volcan Licancabur qui marque la frontière avec le Chili. Nous sommes entourés d'une chaîne de montagnes partiellement enneigées, certaines avec ces couleurs fabuleuses que le soleil fait ressortir...

     

    Une lagune de sel au bord de laquelle jaillit une source d'eau chaude (29 °C) nous donne l'occasion d'une pose... Une petite piscine avec un mur de protection a été aménagée pour permettre aux touristes de prendre un bain malgré le froid ambiant. Nous avons beaucoup de chance, au moment où nous nous arrêtons, il fait 15° et seul trois 4x4 y font halte... Seuls 5 touristes s'y baignent. Il règne ici une atmosphère de fin du monde, on adore... Sans une hésitation nous enfilons nos maillots pour un bain relaxant dans les termes...Un vrai bonheur en plus dans un décor de rêve !!!

     

    Notre route se poursuit sur une piste de sable, nous longeons d'autres montagnes colorées, ainsi qu'une zone appelée « Rocas de Dali ». Sur un champ de sable plat où alternent les nuances de rouges, d'immenses rochers noirs semblent avoir été disposés là, donnant un paysage surréaliste digne d'une peinture du maître.

     

    Nous approchons ensuite le  volcan Licancabur et la fameuse « Laguna Verde » à ses pieds (à 4400 mètres d'altitude tout de même) Le guide nous explique que l'extraordinaire couleur bleue verte du lac est due à l'importante concentration de minéraux déversés par le volcan tels le souffre, l'arsenic, le calcium et le carbonate de plomb. Le sommet du volcan (5950 m) abrite une crypte Inca qui servait à faire des sacrifices. Et comme si leur dieu nous avait entendus, les nuages disparaissent au dessus de nous, et un rayon de soleil atteint la surface du lac qui devient éblouissant de beauté malgré le vent glacial qui nous entoure...

     

    La fin de journée approche, le 4x4 se presse sur les pistes pour atteindre notre dernier point de chute avant le coucher du soleil... La route grimpe toujours et nous atteignons un col à 5000 mètres d'altitude d'où nous pouvons apercevoir des colonnes de fumée s'élevant du sol. Nous sommes arrivés au champ de geysers de Sol de Manana. Des cratères expulsent une vapeur sulfureuse en sifflant comme une immense cocotte-minute prête à exploser. D'autres se contentent de faire bouillonner plus ou moins rapidement une boue grise qui est parfois projeté dans l'air tel un crachat. ...nous avançons avec précaution, car toute parcelle craquelée ou humide peut causer un effondrement et des brulures fatales ! Des mares de boue bouillonnantes nous entourent d'où s'échappe des fumerolles et une odeur d'œuf pourri due aux vapeurs sulfureuses...Un spectacle lunaire hors du commun...mais le froid nous transit et nous rentrons assez vite pour nous réchauffer...

       

       

    Nous avons atteint le plus haut point de notre circuit et nous descendons, vers la Laguna Colorada, à coté de laquelle se trouve notre refuge pour la nuit. Notre deuxième campement se fera à Huayllajara, un campement ce base pour plusieurs agences qui font le tour à en voir le nombre important de 4x4 stationnés... Retour à la réalité du tourisme de masse ! Nous avons été quasiment seuls pendants 2 jours, ça nous fait d'autant plus apprécier le fait de faire le circuit en sens inverse...
    Le refuge est bien équipé ...Il y a même l'électricité... La chambre semble plus confortable et un petit poêle réchauffe la salle centrale dans laquelle nous ferons une partie de carte en attendant notre repas...Là encore la soirée sera courte car nous tombons de fatigue...

     

    JOUR 3 : Nous avons presque droit à une grasse matinée ce matin, on ne part qu'à 8h00... Nous nous levons avec le soleil et après un petit déjeuner copieux nous commençons la journée par une marche autour de la Laguna Colorada... Son nom vient de la succession des différentes couleurs qui la compose. Le lac ne fait que 80 cm de profondeur et les flamands roses sont au rendez vous...Ils se reflètent dans l'eau rouge. Même les nuages, très bas, prennent une teinte rose, ce qui donne parfois l'illusion que le lac et le ciel se rejoigne, faisant disparaître la ligne d'horizon...

     

       

    Nous longeons une immense vallée plate... Des traînées de sable qui s'accrochent au sol sont balayées par le vent, et donnent à l'endroit une atmosphère mystique. Lorsque nous arrivons au pied du fameux Arbol de Piedra, curieuse formation rocheuses en forme d'arbre, les rayons du soleil dominent et le vent est léger... Notre bonne étoile veille toujours sur nous et nous accorde depuis le début de l'expédition un soleil radieux ce qui selon les dires des guides et voyageurs est rare! Nous apprécions donc pleinement les paysages grandioses... D'autres rochers disséminés à intervalle régulier semble former les ruines d'un village, raison pour laquelle l'endroit est appelé Ruinas de Rocas.

     

     

    Nous entamons à nouveau une montée jusqu'à un nouveau plateau désertique entouré de cônes volcaniques, où les traces rectilignes des 4X4 se perdent à l'horizon. Nous passons un col... La Route des joyaux commence : une succession de 5 lagunes à plus de 4500 mètres d'altitude. Les paysages époustouflants qui s'offrent alors à nos yeux se passent de commentaires.

    Les photos en disent plus :

    La Laguna Ramaditas...nous ne pouvons nous en approcher, le 4x4 ne semble pas pouvoir y accéder...

    La Laguna Honda : Le chauffeur nous laisse en haut du promontoire et nous récupère 300 mètres plus bas, au pied de la lagune.

    La Laguna Charcota, au pied du volcan Avaroa. puis  La Laguna Hedianda, magnifique avec ses flamands roses de tout côté...mais un peu trop 4x4 y sont arrêtés pour déjeuner en comparaison des autres...il y a trop de monde pour nous...le spectacle vaut tout de même le détour !

    La Laguna Canapa une merveille de la nature, l'un des plus beau paysage... Nous nous y arrêtons pour déjeuner...on aurait pu rester des heures à contempler le spectacle des flamands roses et le reflet des volcans enneigés dans l'eau salée. Même les convois de 4X4 qui commencent à arriver d'Uyuni et qui déversent des dizaines de voyageurs sur les rives ne nous perturbent pas...

    Nous sommes sur une autre planète, celle du bonheur...

        

    La route continue le long d'autres formations rocheuses, d'origine volcanique. On dirait que des milliers de galettes ont été empilées pour former un mur. Une curieuse mousse d'altitude, toute verte, recouvre parfois la roche ocre, créant un contraste étonnant. On a l'impression d'être sur une autre planète. Des petits extraterrestre surgiraient derrière nous que ça ne me surprendrait même pas !!!

    Nous approchons du volcan l'Ollagüe, un volcan actif de  5865 mètres. Depuis le champ de roche volcanique en forme de vagues, on peut apercevoir des fumerolles...

     

      

    La route commence à descendre et le Salar de Chiguana apparaît au loin. Nous le traversons et en passant nous rencontrons le train en route vers le Chili...il nous apparaît minuscule dans ce paysage immense !

     

    Enfin, à 18h, nous arrivons à Villa Candelaria, un petit village en bordure du Salar d'Uyuni, où nous allons passer la nuit dans une chambre un peu spéciale. Les lits sont faits en bloc de sel et une fine couche de sel recouvre le sol. Un matelas encore dans son plastique est posé sur les blocs durs. Original et très confortable !
    Demain, nous allons traverser le Salar... Grand moment en perspective. Nous sommes tous impatient !

    Le soir c'est dîner de fête pour conclure notre tour...Nous avons même droit à une bouteille de vin Bolivien pour accompagner notre succulent repas...Une petite troupe locale nous offre quelques chansons pour égayer le tout...une bonne soirée de clôture !

      

    JOUR 4 : Nous nous levons à 5h00 pour foncer dans le Salar et y contempler le lever de soleil. Le 4X4 avance tant qu'il peut jusqu'à ce que les premiers rayons de soleil apparaissent. Nous nous arrêtons au milieu de nulle part. Devant nous, derrière nous, des kilomètres de sel à perte de vue commencent à rougir... Moment magique, sensation extraordinaire que de se sentir perdu dans cette immensité immaculée.

      

    Le froid et la faim nous rappelle à la raison (Nous n'avons rien mangé avant de partir). Nous reprenons la route pour l'Isla Inca Huasi, une véritable île au milieu de cette mer de sel. De nombreux groupes y font un arrêt pour le petit-déjeuner. L'île est recouverte de milliers de cactus, dont certains âgés de plus de 1200 ans font jusqu'à 12 mètres de haut !
       

    Nous grimpons au sommet pour avoir la vue panoramique. Le soleil, maintenant bien haut dans le ciel, se reflète dans les cristaux de sel et transforme le Salar d'Uyuni en une mer de lumière éblouissante. On redescend de l'autre côté de l'île jusqu'au sel pour voir les curieuses formes dessinées par les plaques de sels. Elles s'entrechoquent en se dilatant à cause de l'amplitude thermique entre le jour et la nuit.
       

    Nous rejoignons tranquillement la voiture et dégustons notre petit déjeuner... Ensuite nous improvisons une séance de photos « sportives » et nous essayons aux  fameuses photos truquées grâce à des effets de perspective...

         

    Après une heure de défoule photos, nous reprenons la route et nous arrêtons 15 minutes plus tard en plein Salar. Nous sommes à coté d'un trou rempli d'eau, notre guide nous explique la formation du Salar, ainsi que sa structure. En fait, la couche de sel fait une dizaine de centimètres seulement. En dessous, se trouve une eau qui cristallise et produit le sel en s'évaporant. Cette eau circule dans tout le Salar grâce à un réseau de canaux souterrains...

     Nous repartons ensuite et atteignons l'Hôtel de Sel dont la visite coûte une consommation au bar ou l'utilisation des toilettes contre 5 bols !? Malencontreusement, aujourd'hui c'est jour de course pour le propriétaire et il est partis en ville...les portes sont closes et nous ne pouvons voir que quelques pièces par la fenêtre...Tous les meubles sont fait de sel, ainsi que quelques éléments de décoration. Original, mais rien d'exceptionnel...Nous n'avons pas l'impression d'avoir manqué grand-chose !

    La traversée du Salar se termine à Colchani, village qui vit de l'extraction de sel. La production de sel est estimée à 20000 tonnes annuelles, dont 18000 tonnesdestinées à la consommation humaine et le reste au bétail. Le sol est creusé à la pioche, puis le sel est rassemblé en petits tas qui sèchent au soleil. Un camion vient alors le récupérer et un deuxième séchage a lieu, sur un feu cette fois. Le sel est réduit en poudre, on y ajoute de l'iode puis il est acheminé dans toute la Bolivie.

     

    Nous déjeunons avec Patricia et Michel pour la dernière fois. Nous restons à Uyuni pour aller sur San Pedro de Atacama au Chile, eux partent sur Lima...

     Uyuni est un vrai trou perdu... La ville n'a aucun intérêt. Ce n'est qu'une ville-étape pour les touristes qui réservent un tour organisé dans la région...Nous ne devions y rester que quelques heures mais l'agence qui devait s'occuper de notre transfert à la frontière a préféré revendre nos billets à d'autres...Après trois heures d'attente à l'agence pour une solution, nous décidons de tout organiser sans eux...L'agence de Tupiza (El grano de Oro) nous envoie gentiment un chauffeur resté sur place pour nous aider...Nous trouvons un hôtel et 4 places dans un 4x4 le lendemain...

    JOUR 5 : à 16 h nous reprenons une piste en direction du Chili...Celle-ci est tout aussi fabuleuse que celle des jours précédents. Après avoir longé des petites dunes de sable à la sortie d'Uyuni, nous nous enfonçons dans le désert...

     

    à 21h nous nous arrêtons dans un refuge pour la nuit et après une bonne soupe nous entamons une nuit courte dans nos duvets...

    JOUR 6 : à 4h00 nous reprenons la route vers la frontière, nous prenons un petit déjeuner devant le volcan Licancabur avant de quitter la merveilleuse réserve Eduardo Avaroa la tête emplie de somptueux paysages gravés à jamais dans nos têtes...

     

    Après notre dernière lagune en Bolivie, nous passons la frontière avec le Chili... Un petit poste de frontière perdu dans cette immensité où nous obtenons l'autorisation de sortie de Bolivie...et par miracle, quelques centaines de mètres après le poste (au chili donc) des panneaux de circulation apparaissent et bientôt une vraie route bitumée ! (on ne se souvient plus bien mais ça doit bien faite 1mois, 1mois et demie que l'on en a pas vu !!) Ensuite, on se fait une petite descente de 2000m pour arriver à San Pedro de Atacama où nous passons le poste de frontière Chilien...et hop, encore un tampon...le dernier d'Amérique latine !

     

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  • Tupiza, 27 et 28 Juillet 2009

    à Potosi, nous avons rencontrés Patricia et Michel, français, et sur leurs conseils nous changeons un peu nos plans et nous prenons le bus le lendemain de notre visite de la mine pour Tupiza... afin d'y démarrer un tour dans le Sud Lipez et le Salar d'Uyuni... (en effet, selon les dires des voyageurs et les guides nous avons de bons échos de 2 agences à Tupiza et les tours qui y partent, réalisent une journée d'expédition supplémentaire en passant par de merveilleux paysages du Sud Lipez, ce que ne font pas les agences depuis Uyuni.)

    On part donc vers le sud, de 4070 mètres pour arriver à 2950m. Toute la journée, 7 heures durant, on cahote sur la piste poussiéreuse. On grimpe péniblement à 20 km/h sur une montagne, on redescend à-pic de l'autre côté, on grimpe sur la suivante, on suit une vallée avant de regrimper, on croise des tas de ponts perdus sans route d'accès ni eau dessous (!), on traverse des cours d'eau, on crève, on regrimpe, on redescend et ainsi de suite toute la journée. On dirait que ça ne va jamais s'arrêter, qu'on va escalader les montagnes éternellement. En chemin, on rencontre des troupeaux de lamas élevés pour leur laine, leur peau, leur viande et des vigognes sauvages très jolies. Elles ressemblent fort aux guanacos de Patagonie, sauvages eux aussi, marron et crème avec un peu la même tête. Le quatrième du même style, c'est l'alpaga, plus petit et plus de laine,un peu la coupe rasta, mais il n'y en a pas ici. On fait tout ce voyage avec Patricia et Michel fort sympathiques...On discute...on passe le temps...

     

    Après une journée de bus, nous arrivons finalement à Tupiza... En arrière plan se détache une chaîne de montagnes rouge qui donne un  cadre spectaculaire à la ville ... Nichée dans une vallée, elle est entourée de paysages colorés et déchiquetés aux pentes parsemées de cactus...  Tupiza est surtout connu parce que c'est là que Butch Cassidy et Sundance Kid sont venus commettre leur dernier forfait, après avoir fuit les Etats-Unis et ils en ont profités pour se faire tuer par la police locale...On espère que l'on passera par ici sans que quelqu'un nous fasse la peau !

    Installation à l'hôtel, petite balade de repérage, puis «cena» dans un petit resto du coin...nous terminons dans la fête foraine qui se tient dans une rue adjacente en ce Dimanche soir...

    La ville nous apparait paisible et appelle au repos...nous nous accordons donc une journée de détente à Tupiza pour prendre des forces avant de partir... Tupiza est une petite ville charmante, à l'atmosphère tranquille, et au climat agréable. Grand soleil dehors, 25°C, comme c'est agréable ! On bouquine au bord de la piscine, on joue aux cartes, on bulle...et on s'inscrit pour le lendemain à l'agence « El grano de Oro ». On partira avec Patricia et Michel pour 4 jours à découvrir le sud Lipez et le Salar

        

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  • Potosi, 26 et 27 juillet 2009

    Après le soleil direction Potosi, dans les entrailles de la Pachamama

    Cette ville coloniale sera l'occasion pour nous de connaître l'enfer du travail dans les mines ...

    La ville de Potosi est l'une des villes les plus hautes du monde : 4070 m. Elle a été créée en 1545 par les Espagnols au pied du Cerro Rico (littéralement : « riche colline ») une montagne de minerai d'argent qui domine la ville de ses 4824 mètres, où un gisement d'argent avait été découvert. L'exploitation de ces mines a transformé la montagne en véritable gruyère usant jusqu'à la mort des millions de mineurs...

       Les taches grises sur la photo correspondent aux rebus des mines

    Pour un temps, cette ville a été le pôle économique de l'Amérique du Nouveau-Monde, amenant richesse et prospérité au royaume d'Espagne. On continue encore à creuser la montagne dans des conditions qui ont peu évolué depuis. L'attraction principale de la ville est la visite de ces mines. Il ne s'agit pas d'un musée créé pour les touristes, mais bien d'une véritable mine vivante qu'il est possible de visiter à ses risques et périls. De nombreuses agences proposent un tour dans la mine, nous avons longuement hésité pour notre sécurité puis finalement avons opté pour une petite visite, un tour beaucoup moins long et dangereux que ceux habituellement proposés.

    Equipés de la tenue du parfait petit mineur, nous partons donc dans la montagne sans trop savoir ce qui nous attend.

     

    Avant d'entrer dans ces mines de l'enfer, nous sommes passés au Marché des Mineurs, petite rue parsemée de petites boutiques vendant tout ce dont le mineur pourrait avoir besoin. Nous optons pour un sac plastique contenant diverses choses : quelques feuilles de coca, des cigarettes, une petite bouteille d'alcool, un bâton de dynamite et une mèche...Oui, tout ça librement, dans la rue. On aurait pu tout faire exploser, mais on a préféré offrir ce sac au mineur. La dynamite leur est nécessaire pour avancer plus rapidement dans leur quête. Elle est très chère pour eux, ils apprécient donc qu'on leur en offre.

     

    Près de 10 000 mineurs travaillent chaque jour dans ce gruyère aux 5000 entrées et plus de 20 000 tunnels. Nous sommes rentrés par l'une d'entre elles, dans le dédale de galeries obscures et suintantes, nous suivons notre guide (claustrophobes s'abstenir !) Nous devons régulièrement laisser la voie libre pour les chariots poussés de toutes leurs forces par les mineurs...

     

    A la lueur de nos lampes, nous cheminons dans des allées glissantes de boue. Nous atteignons alors une cuvette où des mineurs creusent des trous pour y enfoncer des bâtons de dynamite. Le mineur que nous rencontrons a 50 ans. Peu de mineurs ont la chance d'atteindre cet âge. (C'est sûrement parce qu'il a commencé tard le travail de mineur : à 20 ans !!) L'espérance de vie des autres mineurs est de seulement 45 ans dû à la respiration de la poussière et celle-ci descend à 35 années s'ils travaillent en présence de l'arsenic se dégageant des roches. Les mineurs travaillent jusqu'à leur mort. Il existe bien une retraite, mais personne n'atteint l'âge nécessaire pour y avoir le droit... L'âge minimum légal pour y travailler est de 15 ans. Mais bien souvent les jeunes commencent à apprendre le métier avant, durant les vacances ils viennent aider leur père...

    Le mineur que nous avons croisé en train de frapper avec un maillet sur un pieu afin de casser la roche et y poser un bâton de dynamite... A pour objectif de trouver du minerai de valeur, idéalement de l'argent qui sera achetée par des sociétés étrangères spécialisées dans l'export de cette matière. Il lui faudra remonter près de 50 kg de roche de qualité pour espérer un salaire de quelques 40 Bolivianos par jour (~ 4 €)...

     

    La montagne appartient à l'État et les mineurs doivent payer une redevance afin d'être autorisés à exploiter ses richesses... enfin, ce qu'il en reste car elle a bien fait la richesse de l'Espagne, mais elle est déclarée épuisée depuis un moment maintenant. Certains se sont regroupés en petites coopératives, mais ils sont très autonomes dans le travail quotidien, chaque mineur exploite un endroit qui lui est réservé. Généralement, un père embauche son fils dès qu'il a l'âge légal. Ce métier se transmet de génération en génération, quel héritage !

    Pour supporter les conditions de travail très dures, ils mastiquent  à longueur de journée jusqu'à 30 g de feuilles de coca (coupe-faim, sensation de fatigue diminuée, temps qui passe plus vite) et, comme beaucoup de Boliviens miséreux, ils boivent de "l'alcool potable à 96 °".  Etant payé au rendement et n'étant pas couvert par une sécurité sociale, lorsqu'un mineur est malade,  il ne touche pas de salaire. Après 25 ans de dur labeur, les mineurs, dont certains ont commencé à travailler à 15 ans, sont inévitablement victimes de la silicose et décèdent prématurément ... A leur mort, leur veuve dépourvue, élevant jusqu'ici leurs enfants, est souvent obligée d'aller travailler à son tour à la mine.

     

    Nous ne nous attarderons guère dans cette obscurité, où le bruit, la chaleur et la poussière (le quotidien pour ces hommes) rendent l'atmosphère insupportable... après 2h dans cette ambiance très dure nous décampons...

     

    Afin de les aider dans leur labeur, les mineurs honorent plusieurs dieux. Amérique latine oblige, ils croient en Jésus et une croix est ainsi placée dans chaque tunnel, près de la sortie de la mine. Ils vont également à la messe, mais paradoxalement, ils croient aux divinités indigènes vivant dans les entrailles de la montagne: el Tio, le démon créateur des minéraux ainsi qu'à la Pacha Mama (la Terre Mère). Dans chaque mine, on trouve à l'entrée  une petite chapelle avec une représentation del Tio sous forme de statut de terre qu'ils vont chaque jour prier et qu'ils craignent. Ils lui font des offrandes chaque vendredi afin de ne pas attirer sa colère qui pourrait leur être fatale. Ils honorent El Tio  qui règne  sur les roches qu'ils dynamitent en lui offrant des feuilles de coca, des cigarettes et de l'alcool. Chaque année fin Juin et début Aout ils sacrifient un lama pour apaiser le Tio. (d'où le sang derrière la statue qui est dispersé dans toute la chapelle !!)

     

    On dit que la quantité d'argent extraite des mines de Potosi suffirait à construire un pont au-dessus de l'Atlantique pour relier Potosì à la péninsule ibérique, mais que les ossements de mineurs morts dans des accidents y suffiraient également. Près de 8 millions d'Indiens et d'esclaves y ont trouvé la mort depuis le début de son exploitation.


    Ce fût une visite éprouvante où les conditions de travail harassantes nous ont interpellées...on se croirait en France au temps de Germinal !! On en ressort bousculé. Si vous avez l'occasion de le voir, c'est très touchant et montre en détail le travail inhumain que ces hommes réalisent 12 heures par jours, 6 jours sur 7. Les conditions de travail sont extrêmement mauvaises, il fait jusqu'à 40°C, l'atmosphère y est souvent irrespirable avec la poussière en suspension et les accidents sont très fréquents (au moins un par semaine, parmi eux la moitié sont fatals chaque mois. Cela peut être une explosion mal gérée de dynamite, un éboulement ou toute autre cause survenant brutalement.)

    Imaginer que certains mineurs n'ont pas fait autre chose que de taper sur un pieu ces 20 ou 30 dernières années, pendant de longues journées, sans avoir eu l'occasion de faire autre chose de leur vie... c'est une notion qui nous dépasse ! Nous sommes contents de retrouver la lumière du soleil... Et sommes bouleversés par cette activité que l'on imaginait ne plus être qu'un thème de roman historique !!...Une de ces expériences qui vous fait relativiser tout ces petits tracas de la vie quotidienne française...

    De retour en ville, après un « almerzo » dans une gargote populaire, nous arpentons les rues, essoufflés par l'altitude mais heureux de nous réchauffer au soleil...Quelle chance nous avons d'être nés sous une bonne étoile !

     

    A l'époque coloniale, une partie de l'argent extrait du Cerro Rico était utilisée pour frapper la monnaie espagnole ayant cours dans toute l'Amérique Latine et en Espagne. C'est dans la Casa Real de la Moneda  que les pièces étaient fabriquées...Maintenant, l'Etat bolivien sous-traite la fabrication des pièces et des billets (au Canada et en France).

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  • Sucre, 24 et 25 juillet 2009

    Ensuite...direction Sucre au sud...La capitale administrative de la Bolivie est une jolie ville coloniale, surnommée "la ville blanche", comme sa cousine péruvienne Arequipa.

    A notre arrivée dans la ville, les toits en tuiles et les murs blancs nous rappellent l'Espagne. Cette impression est renforcée par une pauvreté beaucoup moins apparente qu'ailleurs. La ville abrite un nombre impressionnant d'églises et quelques couvents. Nous apprécions entre autres le couvent de la Recoleta et l'église de la Merced. Sucre a gardé le charme d'une ville coloniale. Les bâtiments sont bas et, pour la plupart, peints en blanc. Les balcons sculptés décorent les façades, la ville est très agréable et nous décidons de flâner au gré des rues sans but précis...Siège du secteur judiciaire du pays, Sucre n'a de capitale que son nom marqué dans la constitution du pays. Depuis plus d'un siècle, La Paz accueille les secteurs législatif et exécutif, ainsi que la domiciliation du président. Mais Sucre, les habitants sont formels, est la capitale de la Bolivie ! Jeux de rivalités donc, qui est expliqué en détail à la «Casa de la Libertad » ancien bâtiment jésuite, qui a accueilli les premières assemblées Boliviennes. Sucre fût en effet la première ville de l'indépendance de la Bolivie.

    Nous visiterons un petit musée qui offre une belle collection de masques traditionnels boliviens. Sucre possède également de beaux parcs, comme le parc Bolivar avec sa petite tour métallique style tour Eiffel, en bien plus petite, et ses nombreux jeux pour enfants où les filles se sont bien défoulées...nous assisterons également à un « show des fontaines » en musique très agréable...

        

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