Cambodge, janvier 2010...

"Sus'daï" Cambodge !! (Ça veut dire Hello en khmer !)

Voilà enfin nos récits sur le Cambodge. Jusqu'alors, des petits problèmes de connexion ne nous ont pas permis de le mettre à jour, désolés pour l'attente !
Nous voici donc au Cambodge, après un passage de frontière sans encombre entre le Laos et le Cambodge (avec un petit bakchich de 12$ tout même, après tout ça arrondit les fins de mois !!!) suivit d'une longue route cabossée jusqu'a Siem Reap pour voir enfin les temples d'Angkor, ahurissant ! !!
Partis vers 8h le matin sous un soleil radieux nous arriverons à 1h du mat... oui 17h !! Ça à l'air facile comme ça, faut dire que depuis le début du voyage on est habitués, un bon entrainement à toutes sortes de trajets ! Sauf qu'ici, il fait facilement 40 degrés voir plus dans le bus et comme bien souvent ce n'est pas un voyage direct d'un point à un autre mais bien plus que cela... Celui-ci, par exemple, a commencé par 15 mn de Pirogue des 4000 îles jusqu'a la terre ferme, puis un bus jusqu'au poste frontière, quelques mètres à pied d'un poste à l'autre, un tampon de sortie pour chacun côté Laos contre 4$, puis une fiche sanitaire à remplir, prise de température rapide contre 4$ et un tampon d'entrée au Cambodge contre 4$ cela fait 3$ par personne sur 15m ! Un record ! Non pas le prix !! ça c'est coutumier mais la rapidité c'est assez exceptionnel !!... ensuite, on enchaine par une heure d'attente sous un soleil de plomb... en voyage il ne faut pas être pressé... les horaires indiquées c'est juste un truc pour rassurer les touristes mais en réalité on part quand le bus est plein, on s'arrête quand le chauffeur à faim ou envie de faire pipi et on fait de longues pauses devant les restaurants où la compagnie où le chauffeur touche sa commission... On part donc à bord d'un bus vieillot, une heure après (quand le bus est rempli) et c'est parti pour les secousses sur les routes défoncées... Enchainement de beaux paysages, villages sur pilotis, maisons khmères joliment décorées, rizières et nuages de poussière rouge... une transition lente mais agréable avec la population locale du bus et les marchants ambulants des différents arrêts, nos premiers contacts avec le Cambodge sont souriants et conviviaux...
Des heures plus tard nous sommes déposés dans la nuit pour un changement de bus, dans une sorte de relais routier à l'asiatique. Vendeurs en tous genres et de tous âges (3 à 83 ans), qui nous proposent des fruits, des légumes, des araignées, du riz... Amputés et estropiés qui mendient, et hum, hum...une bonne odeur ! Une vraie cantine ! On choisi des petits plats et on mange avec des baguettes, tout le monde jette ses trucs par terre et on ne voit que quelques rares touristes perdus au beau milieu de ce «souk» ce demandant ce qu'ils font ici alors qu'ils devraient déjà être arrivés à destination... Seul les routards au long cours comme nous mangent et attendent en se disant que d'ici un moment on nous entassera dans un autre bus donc autant profiter de l'instant pour manger et se dégourdir les jambes... Apres un moment d'inertie, les gens commencent à s'agiter un peu... certains on des correspondances mais manifestement il leur sera impossible de les prendre vu que nous ne sommes pas encore arrivés... 4h de retard !? Mais non, vous avez mal compris!!? Mais ne vous inquiétez pas, vous arriverez à destination...dans quelques heures ou un peu plus !! On essaye de se renseigner auprès des chauffeurs des bus garés devant nous (et qui laissent leur moteur tourner, d'ou un nuage de fumée devant le resto... mais bon on s'accoutume et puis s'ils arrêtent le moteur certains ne sont pas sûr de redémarrer alors finalement on préfère qu'ils les laissent en marche !!). Le bus dans lequel nous sommes arrivés est déjà reparti dans le sens inverse et le suivant n'est nulle part !!! Malgré la bonne cuisine du resto, on n'a quand même pas envie de rester là, au milieu de nulle part, dans le bruit, la poussière, la pollution et parmi des mutilés qui nous regardent d'un air de chien battu... Un «guide» improvisé nous rassure et une heure après, on réussi à trouver le bus qui nous emmène a Siam Reap, comme souvent il n'y a pas de place assise pour tout le monde et certain feront le trajet assis par terre dans l'allée (notre expérience ici nous sert encore et on commence à être organisé ce qui fait qu'a peine les portes ouvertes Julie et Lucie se faufilent pour prendre un siège car bien que tous aient des places numérotées, arrivé dans le bus c'est l'anarchie et les premiers sur place sont les premiers servis !!! Ici c'est même pire vu qu'ils ont mis les passagers de deux bus dans un seul !!! Le voyage se passe tout de même sans encombre... Mais un autre défi nous attend à la gare routière. Le bus rentre sur le parking et on voit s'agiter derrière la vitre du bus...des dizaines de rabatteurs... On descend du bus et ils courent tous en notre direction. En quelques secondes on se fait encercler, crier dans les oreilles, bousculer par des conducteurs de Tuk-tuk qui nous proposent leurs services. C'est complètement fou et c'est le lot quotidien du voyageur en bus...! On s'écarte un peu et on réussi à récupérer nos bagages sans que quelqu'un nous embarque quoi que ce soit... On négocie un Tuk-tuk qui nous emmène à notre hôtel. (Expérience encore... toujours négocier en divisant par deux voir trois le prix annoncés en ces lieux... car ici la coutume est de prendre le maximum aux nouveaux qui débarquent et ne connaissent pas les prix... coutumes internationale arrivée avec les touristes et qui sévie dans tous les pays que nous avons traversés !!)
Voilà à quoi ressemble une journée de transit, ce qui explique que plus le voyage avance et moins on a envie de bouger... rassurez vous tout de même ce n'est pas si pénible que ça en a l'air c'est même plutôt rigolo à vivre quand on a l'habitude... ça fait partie des expériences locales et souvent on rencontre des gens sympas en route avec qui on passe de bons moments !!

On fait donc notre 1ère pause sur le sol Cambodgien à Siem Reap... Nous sommes accueillis par une chaleur écrasante (ça dépasse les 40 degrés à la mi-journée et il fait encore bien chaud à la nuit tombée !) Arrivés de nuit, un tuk tuk nous emmène dans un petit hôtel nouvellement ouvert qu'un expat. Français rencontré dans le bus nous a conseillé ! Nous ne sommes pas déçu l'endroit est charmant, le personnel accueillant et les chambres confortables.

Siem Reap est une petite ville de 50000 habitants, traversée par une rivière et entourée de champs et rizières qui lui font un écrin campagnard agréable et en font un petit havre tranquille lorsque l'on s'éloigne du centre touristique et de l'agitation... Nous y resterons une petite semaine, c'est peu de temps mais c'est assez pour sentir l'atmosphère particulière qui règne au pays des Khmers ! Les cambodgiens sont très communicatifs et chaleureux.
Au programme de la semaine: la visite du site Angkor et de ses célèbres temples et autres flâneries à définir au gré des humeurs...

On passe une première journée tranquille, à se remettre du voyage et à s'acclimater à la chaleur très pesante et sèche de Siam Reap. On fait un tour au marché et on se promène dans les rues, entre quelques douches froides, seul remède efficace pour faire descendre la température de notre corps.
Le pays s'offre à nous et nous dévoile ses différentes facettes... Un sucré salé saisissant ! Du beau, du chaleureux et de la misère, du sale... difficile de décrire l'ambiance... un petit pays mais une grande misère, la vue des enfants pieds nus dans les rues à notre arrivée a été saisissante... Ici peu d'enfants suivent une véritable scolarité et beaucoup sont déjà au travail malgré leur jeune âge. Rappelons que le Cambodge fait partie des pays les plus pauvres au monde avec un revenu par habitant qui avoisine celui de la plupart des pays d'Afrique.
Les années de terreur et le génocide perpétré par le régime des khmers rouges entre 1975 et 1979 puis la guérilla qui s'en est suivi ont laissé le pays anémié, on le devine encore en convalescence... Par exemple seules les grandes villes sont reliées par des routes dignes de ce nom, dans le reste du pays les déplacements peuvent virer au cauchemar, on remarque toutefois beaucoup de travaux ici et là pour remédier au problème...
Nous sommes très vite mis dans l'ambiance du pays car les coupures d'eau et d'électricité sont monnaie courante... ces deux choses simple et évidente pour nous : avoir un robinet avec de l'eau et de la lumière sont encore un luxe ici et quelques chose d'accessible uniquement si l'on habite en ville... et encore !! On ne parle même pas du ramassage des ordures qui est une notion presque abstraite... On sent partout la pauvreté et les conditions de vie très précaires. Rarement de l'électricité donc, parfois une télévision qui fonctionne à l'aide de batteries. Les plus chanceux voit l'électricité arriver doucement mais les poteaux arrivent parfois sans voir les fils ou les fils sans les poteaux (dans ce cas chacun bricole pour les utiliser !!). Par contre les trois quart n'ont pas l'eau courante, l'eau de la rivière est la seule source d'eau. Les gens s'y baignent, s'y lavent, font la lessive, la vaisselle et en boive l'eau ! Dans chaque quartier des villes ou petit village on trouve : des petites échoppes, parfois une école (surtout quand il y a des ONG dans le coin !) des terrains de volley et de pétanques improvisés... un temple ou parfois une mosquée ou une église!!! La pêche est la plus grosse activité des villageois ou s'ils vivent loin de la rivière ou d'un lac ils cultivent le riz, ils ont aussi souvent un petit potager. En «ville» ces activités sont remplacées par d'autres, les gens travaillent selon leur corps de métier (forgerons, tailleur, fabricant de pâtes de riz, producteur de poissons séchés...etc.). Malgré les eaux troubles chargées de détritus, les rivières et lacs, même dans les villes, semble toujours fournir à chacun son lots de poissons et permettent à la population de se nourrir... La vie en ville est plus choquante car partout se côtoient les différences. On peut voir des « bidonvilles » à côté d'une grande propriété. Ici pas de cloisonnement mais une cohabitation. Et personne n'est choqué de voir quelqu'un garer son gros 4x4 Lexus devant son immense portail à côté d'un abri de fortune où galère une famille avec ses enfants chétifs et ballonnés à cause de malnutrition !
Pour ce qui est des communications, les cambodgiens sont directement passés au téléphone portable, quand il est apparu le téléphone fixe était presque inexistant. Ils sont presque tous pourvus de portable et jouent sans cesse avec mais les coupures sont fréquentes et leurs numéros changent tous les quatre matins. Ne parlons pas des connections Internet qui sont totalement aléatoires, ça marche quand ça peut et c'est bien souvent du bas débit et uniquement dans les villes bien sûr...
Malgré toutes ces difficultés les gens dans la rue sont calmes et se montrent amicaux à notre égard, ils parlent quelques mots d'anglais et de français mais gardent une distance courtoise vis-à-vis des «farangs» (les étrangers comme on dit ici). Les plus loquaces sont les enfants des rues qui malgré leur peu de scolarité se débrouillent admirablement en anglais, en français et même en japonais pour venir nous soutirer quelques dollars.
       

Proportionnellement la vie est chère au Cambodge, même pour les farangs que nous sommes... Le prix d'une chambre ici nous coute le double voir le triple de prix par rapport aux autres pays d'Asie... La monnaie locale est le riel mais les US dollars sont acceptés partout et les prix qui sont qui affichés dans les deux monnaies se sont alignés à la hausse ! On mange pour des prix qui avoisinent presque nos prix français !! Même les fruits achetés au marché nous semblent cher !! Si on ne veut pas manger dans une gargote trop sordide pour éviter d'attraper une hépatite (ici l'hygiène n'est pas le top et contrairement à nos habitudes de routards on a du mal à trouver simple) on se retrouve dans des restaurants tristounets où les prix explosent !! Il est à se demander comment les cambodgiens font pour vivre ! Heureusement nous avons la chance de loger dans un petit hôtel hors du commun, le GoodKind, chez Michel et Siyoeun un couple Franco-Cambodgien revenu au pays après 40 d'absence... Et où Siyoeun nous concocte des petit plats délicieux (avant de revenir dans son pays d'origine, elle était chef cuisine en France et son restaurant avait deux Fourchettes au guide Michelin !!)
  
Grâce à leur bons conseils et leur charmant accueil nous avons terminé l'année en beauté et passé une agréable soirée de Saint Sylvestre dans un cabaret à la Cambodgienne avec buffet à volonté (où on a fait les gourmands et mangé trois fois trop !!) suivit d'un spectacle de danses locales colorées et gracieuses...
     
Le lendemain, nous avons commencé l'année par la visite des temples construits entre le 9ème et le 13ème siècle... Situés à 7 km de Siem Reap, les 248 édifices s'étalent sur 400 km2. Nous avons donc décidé de prendre un pass de 3 jours pour visiter le fabuleux site sans se presser...
1er jour de l'année 2010, réveil à 4h30 du mat pour la visite d'Angkor, dans un silence habituel aux réveils de nuit, on se lève, on se prépare doucement, on descend à 5h30, notre tuk-tuk nous attend. On prend place dans notre engin et on se laisse guider dans la ville, qui déjà se réveille et qui, comme nous, profite du meilleur moment de la journée : Le doux matin, déjà chaud, mais agréable.
On arrive dans les premiers sur le site. On roule dans une forêt, en direction du premier temple, celui d'Angkor Wat. Symbole de tout un pays, toutes les successions de gouvernements confondus... Celui qui figure sur le drapeau national. Angkor Wat (qui signifie la ville pagode en Khmer) fut commencé au 12ème siècle (juste un peu avant la construction de Notre Dame de Paris) et sa construction a duré 37 ans !! Ce temple est entièrement dédié à Vishnou (le Dieu suprême de l'Hindouisme) et ses murs d'enceintes représentent la chaine de montagnes sur laquelle repose le mont Méru, le centre de l'univers pour les Hindous.
On arrive devant Angkor Wat dans la nuit... Et on est presque seuls... L'atmosphère est impressionnante, irréelle... On traverse d'abord une longue passerelle en pierre au dessus d'un lac où on aperçoit déjà les trois premières tours du temple qui se dessinent dans l'ombre de la lune... Un vrai spectacle... Tout comme le Machu Pichu, on se sent vraiment transportés, marchant sur un emblème, sur un site qui a tant fait rêver d'écrivains, de voyageurs et qui a traversé le temps, du 9èmeSiècle jusqu'a nos jours. On entend Elie Faure, Pierre Loti et les autres nous murmurer la douce musique de leurs récits d'aventures en ces lieux...
Nous apercevons un plan d'eau orné de nénuphars et décidons de nous poser sur les rives pour un petit déj. au bord de l'eau pour fêter la nouvelle année !! Il est minuit en France... 6h du mat au Cambodge... On s'embrasse et souhaite la bienvenue à 2010 !! Nous restons un long moment à contempler le spectacle du soleil levant sur le temple et ses reflets dans l'eau... Plus le temps passe et plus on voit des gens arriver autour de nous mais nous sommes absorbés par le magnifique spectacle et sommes tous les 4 dans notre bulle féerique... Lorsque nous immergeons, environs 1h plus tard, nous sommes surpris par le monde qui nous entoure... Mais d'où sortent-ils ??? Incroyable ! Des milliers de touristes se sont amassés depuis notre arrivée !! On décide d'interrompre le spectacle... On se faufile dans cette marée humaine et on part à l'intérieur du temple pendant que la foule admire la fin des lueurs roses et orangées du soleil levant...
   

On entre par la porte principale, d'une profondeur de 3 mètres, où chaque morceau de pierre est sculpté. Une grande allée se déroule devant nos yeux, 350 mètres de pierres qui atteignent les cinq majestueuses tours. On découvre les bas reliefs, les statues, les bouddhas aux têtes coupées par les khmers rouges et on se laisse surprendre par la statue d'un dieu, celui du voyage et de l'ouverture d'esprit !!! On fera aussi un peu d'escalade pour atteindre le sommet du sanctuaire, on se perdra dans les différentes galeries. Quel spectacle, quelle atmosphère !
   
Mais bientôt des nombreux visiteurs arrivent, on s'enfui alors pour rejoindre notre tuk tuk. Soun, notre chauffeur, nous emmène aujourd'hui à travers un circuit de 20 kms que nous avons concocté avec lui en faisant un mixte des deux circuits (petit et grand) que proposent les cartes et en le prenant à contre sens afin d'éviter la foule !!!
Nous allons aujourd'hui découvrir des temples situés au milieu d'une végétation luxuriante. Nous dirigeons vers Preah Khan, c'est le site d'une ville antique à l'image de la fortune royale victorieuse, elle est entourée de douves sur 50ha. Elle abritait, en son temps de gloire, un monastère et une université bouddhique et comptait 100000 âmes dont 47000 étaient vouées à l'entretien du temple. Ce temple Preak Kham qui veut dire «l'épée sacrée du roi» étant moins populaire que les autres, nous le visitons presque seuls en ce début de matinée... La douce lueur du matin dégage ici une atmosphère symbolique, magique. On est pris dans un vrai labyrinthe entre galeries carrées et allées cruciformes. D'impressionnant «fromager» embrassent et compressent les murs de pierre (les Fromagers sont des arbres, mais à la grande déception de Julie, pas de fromage qui pousse sur les branches !!)
Une enfilade de petites portes et de petites pièces nous emmènent au centre du temple ou l'on trouve un stupa illuminé singulier... À deux pas un Bouddha mutilé attire Lucie qui prend la pause... Elle fera l'attraction du moment et détournera un groupe de japonais des explications du guide pour une photo insolite... Ah sacrée Lucie !!!
     
  Ici des trous dans les murs, prévus pour fixer des plaques de métal renvoyant la lumière...œuvre pillée ou inachevée ???

On rejoint ensuite notre «chauffeur» pour la suite. On reprend la route direction Angkor Thom, C'est le site le plus proche d'Angkor Wat (on revient sur nos pas, mais toujours pour éviter la foule qui se jette à l'assaut de ce temple le matin on le visite en début d'aprèm...) Au fur et à mesure que la journée avance, les hordes de visiteurs envahissent tout de même les différents sites. Mais cela reste raisonnable...Dans la cité d'Angkor Thom, centre du site archéologique, on découvre tout d'abord à chaque entrées de magnifiques porches, précédés par des beaux ponts franchissant les douves, sur lesquels des statues de géants maintiennent une espèce de corde serpent (!!?).
  On pénètre ainsi dans la vaste ville angkorienne qui s'étale sur 12km...l'ancienne capitale est maintenant fréquentée par des touristes, des bonzes et des vaches... Les maisons qui lui donnaient vie ont disparu avec les ans et il ne reste aujourd'hui que les demeures des Dieux (les seuls édifices en pierre)... Nous longeons la terrasse des éléphants remarquable, bordées de sculptures, de larges escaliers, et se déroulant sur plus de 350 mètres à une hauteur de 6 mètres... Nous entrons dans le palais royal en longeant la terrasse des rois lépreux... tout une aventure ! Dans le «palais», il ne reste rien car les habitations d'origines étaient construites en bois, seul un petit temple pyramidal a résisté... à côté, les bassins royaux ont également survécu et quelques enfants s'y baignent... On fait une pause pique nique non loin de ce lieu féerique emplis d'une végétation splendide et après une petite sieste sous les arbres, nous visitons le mystérieux Bayon, qui porte bien son nom : « montagne magique ». C'est un mont colossal orné de têtes scrutant dans toutes les directions et qui vous guettent du haut de leur sérénité !! Chaque tête possède 4 visages qui illustrent les 4 vertus de Bouddha : la joie, la compassion, la patience et la concentration... On se perd dans les dédales les terrasses, les galeries, les escaliers et les tours...Les têtes gigantesques, regardant aux 4 points cardinaux, ont un visage indéfinissable. Rient-ils, pleurent-ils?
        
On reprend le Tuk-tuk pour s'enfoncer un peu plus dans la forêt et visiter le très célèbre et le plus surprenant des temples Ta phrom. Comment expliquer la magie que dégage ce site ? On est, encore une fois presque seul, on découvre un temple mystérieux, encore englouti par la jungle... On se prend tout à coup pour des explorateurs, on se croirait en plein film d'Indiana Jones... euh non c'est le film des deux frères, celui avec les tigres, qu'ils ont tournés ici... enfin bref, on se fait du cinéma...On se met à rêver de l'époque ou les serpents, les tigres et les singes se promenaient encore en liberté ici et on se prend pour les découvreurs de ce temple au milieu de la jungle.... On refait le monde Angkor et toujours !!! Ici et là, d'énormes arbres poussent les pierres, des fromagers ont pris racines au milieu des fortifications et des sculptures, une vraie confrontation entre les pierres et la jungle... On repart troublés par cette visite, en comprenant pourquoi les explorateurs ont tant fait rêver avec leurs récits... 
   
On termine cette journée par cette note fantastique... le cœur léger et la tête emplie de rêveries...pas de doute ce site excite encore l'imagination et favorise l'inspiration... Quel bonheur !

Les jours suivants seront plus terre à terre... Devoirs, balades en vélos et baignades (nous avons trouvés un bar avec une piscine à deux pas de notre logis)... Nous découvrons aussi une association
Krousar Thmey («nouvelle famille» en khmer) une fondation d'aide à l'enfance défavorisée. Elle se consacre à apporter un soutien affectif, éducatif et social aux enfants dans le besoin... enfants abandonnés, orphelins, enfants des rues, victimes de trafics, enfants atteints de cécité ou sourds...cette association leur fournit un toit, leur donne accès à l'éducation, leur permet de s'intégrer dans la société et leur donne accès à la culture et aux arts... Nous décidons d'apporter notre modeste soutien en assistant à un spectacle organisés par les enfants : du théâtre d'ombre et de danses traditionnelles. Le théâtre d'ombre est un art ancien qui se pratique dans toute l'Asie du Sud Est. Il s'inspire d'anciennes épopées de l'Inde et y ajoute des histoires populaires et des scènes de la vie quotidienne... les Marionnettes sont de vraies œuvres d'art, nous avions déjà pu les admirer en Thaïlande (voir notre billet sur Narkhon Sri Thamarat)... Nous sommes toujours sous le charme de ces figurines de 30 à 90 cm, faites de peau de buffle tannée et sculptée d'une main de maitre... (La sculpture de ces œuvres dure entre de 2 jours à une semaine selon les formes et les détails).
Nous découvrirons lors de cette représentation l'histoire populaire du combat des singes (le bien contre le mal), celle du combat du buffle et des paris interdits et une histoire traditionnelle extraite du «Ramayna» nous relatant les aventures du roi Rama et l'enlèvement de sa femme Sita par le roi des géants, Ravana, amoureux secret de la douce... A ce spectacle fabuleux, feront suite des danses interprétées par une troupe d'enfants qui nous ravira par sa naïveté, sa beauté et sa proximité... Nous terminerons la soirée par de délicieux mets, le tout pour la bonne cause, de quoi ravir petits et grands !
   
Pour notre deuxième journée découverte d'Angkor, nous revoilà partis, même atmosphère et toujours seuls... cette fois ci, on s'offre le lever du soleil et un petit déjeuner à l'hôtel avant de partir... et on reprend la route de campagne vers le site dans notre engin de fortune... Arrivés à un poste de contrôle nous sommes arrêtés par un garde qui pour on ne sait quelle raison nous informe que Julie ne peut pas rentrer sur le site comme la dernière fois... il faut lui acheter un pass adulte 3 jours !!!??? (Normalement pour les enfants c'est gratuit !!) Comme nous ne cédons pas et ne proposons pas de bakchich ça s'éternise... il nous renvoi à un autre poste de contrôle... Après un bon moment de discussion, ils nous laissent tout de même entrer... Sauf que nous avons perdu notre avance sur les groupes... des cars complets afflux en tous sens... M.... !! On s'enfonce de plus en plus dans la jungle, pour contempler les vestiges de la civilisation Khmer, au frais déjà plus que tiède et à la lumière si particulière du matin... Aujourd'hui, nous nous enfonçons, à 25kms du site pour découvrir les vestiges du temple Banteay Srei ... On emprunte une petite route pendant une quarantaine de minutes.... On arrive au temple et là, c'est le drame... Des centaines de touristes, toutes nationalités confondues, grimpent de partout pour prendre le meilleur cliché.... Nous qui avions été si seuls le premier jour, ça nous choque tout ce remue ménage et ce manque de respect pour ce qui les entoure !! Ils piétinent, parlent fort, laissent leurs détritus sur le site, se posent devant nous... Dommage, le spectacle aurait pu être vraiment beau, le soleil monte doucement, et forme une balle brillante et toute lisse au loin.... on essaye tout de même de profiter des lieux... On se pose dans un coin et on attend espérant que la foule disparaisse aussi vite qu'elle est arrivée... Banteay Srei est un temple plat, s'étirant sur plusieurs centaines de mètres. Il se distingue par le travail, le raffinement de ses décors et sculptures. C'est un petit bijou sculpté dans du gré rose qui prend différente tintes selon les rayons du soleil. Dans la cours intérieure plusieurs parties sont très bien conservées, des façades gravées de motifs floraux et de figurines, sur les linteaux des scènes de la mythologie brahmanique... On pourrait passer des heures dans ce petit temple, à observer tous les détails... on se laisse emporter, s'imaginant le temps ou le monastère abritait nones et danseuses sacrées... On essaye désespérément de faire abstraction de tout ce monde autour mais notre patience à des limites, alors on part pour profiter du spectacle ailleurs...
     
On s'évade vers Banteay Samrè et là oh surprise... personne ! Le temple étant un peu en retrait du chemin touristique, personne ne s'y arrête... tant mieux !!! Le temple est élégant et assez bien conservé... Composé d'une double enceinte au carré et d'une enceinte galerie tout autour... On y découvre de belles décorations sur les frontons et des frises qui mettent en scène Vishnou et Çiva
Encore un moment magique !
    
Nous poursuivons notre échappée sur les chemins alentour et faisons halte en bordure d'un bassin, le Sras Srang «bassin des ablutions»
C'est en fait une piscine royale, qui fût creusée pour Jayavarman VII en 953... Des escaliers et des terrasses de grès, décorées de lions emmènent a un grand lac de 800 mètres sur 400. Un vrai bain royal! Mieux qu'une piscine olympique ! Les reflets du soleil dans l'eau apporte une note mystérieuse au site, quelques travailleurs ramassent les algues et ajoutent du merveilleux à la beauté de l'instant... On pique-nique sur l'herbe, faisons une sieste à l'ombre d'un gros arbre... Ah qu'il est bon de voyager sans contraintes !! Au réveil nous décidons de terminer notre journée visite par un retour à Ta Phrom les rayons oranges donnent au temple et au lieu une ambiance paisible, nous permettant de nous réveiller en douceur.... L'érosion a abimé le site, mais il en reste quand même quelques portails et linteaux, au milieu d'une poussière orange... On profite du spectacle, pendant une bonne heure, après quoi, on reprend chemin de Siem reap. C'est ainsi que s'achève notre périple à Angkor... Une merveille à découvrir : bonheur garanti!!
La taille des bâtiments, les sculptures, l'architecture sont impressionnantes. On se demande comment de tels travaux ont pu être réalisés il y a plus de 7 siècles. Le gouvernement se bat actuellement pour intégrer le site au classement des nouvelles merveilles du monde. (Histoire bien sûr de récupérer un peu plus de sous... On se demande juste à qui ça profite !?? Vu que les temples sont restaurés pour la majorité grâce aux fonds étrangers et que le gouvernement ne redistribue pas grands choses aux cambodgiens, en tout cas très très peu pour l'éducation et la santé qui fonctionne en partie grâce aux aides des différentes ONG !!!)

A Siem Reap nous passerons également une journée dans un parc d'attraction «à la cambodgienne » une expérience vraiment sympa que nous conseillons à tous ceux qui passe par là !! Nous avons passé notre journée au «Cambodian Cultural village» qui est en fait une reconstitution miniature de villages cambodgiens représentant les différentes ethnies du pays et montre ainsi la richesse culturelle qu'apporte la mixité ! Dans ce parc on va de «village» en «village» découvrant les différentes architectures et artisanat et on assiste à un spectacle nous présentant un fragment de la culture locale : cérémonie de mariage, danses, cirque, jeux populaires... le tout dans la bonne humeur et un humour omniprésent tout au long de la journée... l'ambiance est locale et très gaie... les gens sont ici pour se divertir et passer un bon moment et on s'amuse avec eux !! (Très peu de touristes... ils ne viennent qu'au spectacle final le soir !!)
          Après une semaine à Siem Reap, qui se termine en beauté par un repas avec Siyoeun et Michel, nos hôtes, qui nous ont invité pour un délicieux repas, nous décidons de prendre les chemins de traverse et nous éloigner des foules...

Nous faisons notre deuxième halte à Battambang, au bord de la rivière Sangker... ici pas grand-chose à voir, à par quelques pagodes et un marché... Nous nous posons chez Sam, un français d'origine Cambodgienne très jovial, qui est revenu aux sources en s'installant depuis quelques mois dans la maison de ses grands parents... Il propose à qui cherche une halte, 3 chambres confortables et une ambiance «bon enfant» dans son humble demeure ! Sam nous fera entrevoir, goûter et aimer sa région et son pays, nous rendrons visite aux artisans du coin et découvrirons la vie locale... On se laissera ainsi porter par le puissant parfum bucolique de la campagne, on plantera le riz, on coupera la paille, on pourra ainsi constater la pénibilité du travail des champs, on observera les aigrettes aux couché du soleil ou encore les nuages de pipistrelles qui s'agitent dès que le jour s'atténue... On passera 5 jours dans une bonne ambiance... Un break différent et très apprécié de tous... Merci Sam !!!
                
Lors de nos virées à la rencontre des artisans de Battambang : 
Nous avons découvert comment on fabrique les nouilles de riz :
Tout d'abord la pâte est réalisée à base de farine de riz et d'eau, puis elle est malaxée dans un pétrin
Ensuite on en fait un gros boudin ovale, on le met dans un cylindre de bois comportant plein de petits trous au fond... une personne s'assoit sur le manche et avec le contre poids, cela fait sortir les nouilles qui tombent directement dans l'eau bouillante.
Elles cuisent 5 minutes et sont ensuite rincées, puis mises dans une bassine où elles vont être roulées à la main en petits tas... elles seront ensuite disposées dans une autre bassine plus petite recouverte de feuilles de bananier et emmenées pour les vendre sur le marché.
   

Nous avons exploré le quartier des forgerons et visité un petit atelier où tout est question de remodelages et modifications du fer. Les forgerons récupèrent la matière chez les ferrailleurs et à partir de la forme de base des pièces, ils travaillent l'objet pour en faire un nouveau : hache, faucille, lame...etc. Et tout cela dans une ambiance bruyante et étouffante... l'atelier est pourtant en plein air mais la chaleur ambiante du feu est écrasante !
   

Nous avons vu comment on prépare des gâteau de bambou : On appelle ce dessert ainsi parce que le gâteau est cuit dans un tube de bambou. Il est préparé avec du riz gluant, du lait de noix de coco, des haricots noirs et du sucre. La pâte est ensuite placée dans un cylindre de bambou, bouché d'un côté par le nœud du bambou et de l'autre par un bouchon fait de feuilles de bananier. On place celui ci droit dans les cendres pour cuire lentement... Une fois refroidi, le bambou est allégé d'une partie de son "écorce" extérieure pour enlever le noir qui colle aux mains et il n'y a plus qu'à vendre les gâteaux. Nous en avons acheté et sommes ravit de la dégustation... Son goût particulier donné par son contenant, le bambou, est délicieux et en plus il parait qu'il contient beaucoup de vitamines !!

  
Nous avons également visité le wat Samrong Knong...Sam nous a donné quelques explications sur le temple, les stupas, les bonzes, les nonnes, etc. Dans cette pagode, un monument explique l'exode rural de Battambang sous le régime Khmer Rouge. Nous visiterons l'ossuaire ainsi que la pagode, puis nous apercevons juste derrière des paysans qui plantent le riz... Nous nous approchons pour les regarder et discuter et finalement Yanis et Lucie se joindrons à eux pour les aider... Un bon moment de partage possible grâce à Sam qui nous sert d'interprète...
       

Nous avons aussi vu une manufacture de riz, ici une énorme machine sert à trier le riz et à faire la mise en sac   

Puis nous avons visité un marché au poisson où sont fabriqués des pâtés de poissons, partout des poissons séchés et des têtes de poissons qui servent à faire la sauce des nems sont étendus sur le sol au soleil. Sous un abri de tôles de grands bacs de mélanges divers et variés avec comme ingrédient principal : du poisson... Qu'elle odeur... Beurk !!! La prochaine fois que nous verrons cette sauce sur la table d'un resto, nous sommes sûrs que nous repenserons à ces têtes de poissons puantes... Pouah !!!
     

Nous avons rencontrés des charpentiers construisant de petits bateaux. Nous verrons là, quelques étapes de fabrication de ces étonnants ouvrages qui sont fabriqués en une semaine ! Un vrai travail d'artiste ! Le mode de construction est dicté principalement par le matériau de la coque et par la taille du bateau. Ils fabriquent et réparent ici de la simple barque au petit bateau de pêche... Une fois les matériaux sélectionnés, préparés et séchés, le travail de construction est lancé. Tout commence par le traçage. A l'aide de gabarits, l'ouvrier dessine les formes à découper sur le bois. La sole, les deux bords et les courbes. Puis, vient le découpage, en arrondi et en biais, selon les pièces. Cette étape est particulièrement soignée. On assemble, ensuite, les différentes parties, on cloue puis on assure l'étanchéité du navire en appliquant une pâte faite de poils de noix de coco, de corde et de tamarin (un fruit orange qui sent mauvais, qui pend dans l'arbre : le tamarinier... ça a la couleur et la forme d'une crotte... LOL !!!) Ensuite vient la peinture puis la décoration... Une fois celle-ci assemblée et peinte, elle est mise à l'eau à l'aide d'un petit treuil manuel...
    

Nous verrons aussi le fabrication de petits fours en terre cuite que l'on trouve partout au Cambodge. La première étape c'est de la poterie...l'artisan met de l'argile dans un moule avec des cendres. Il laisse sécher la pièce suffisamment pour la démouler facilement, la polit, la sculpte puis la laisse encore sécher. Après cela, il faut cuire les pots en les mettant dans un gros four (un gros "cube" de briques de 3m x 3m non fermé en haut, rempli de son de riz.) La cuisson est douce et dure une semaine. L'étape suivante, la touche finale (qui est un peu spécifique ici et n'est pas effectué pour la fabrication d'habitude) consiste à entourer chaque pot par un étui de métal, en laissant un espace de 2 à 3 cm afin d'y mettre des cendres qui seront un parfait isolant thermique...
    

Un autre arrêt nous fera découvrir on on cultive des champignons sans avoir besoin d'hectares de forêt, ni de cave... Juste une petite serre... beaucoup d'humidité (il faut arroser chaque jour) et des sacs remplis de sciure et de riz pourri... Pour cette famille de paysans, producteurs de fruits, cela leur permet de valoriser les pailles de riz et leur offre un revenu complémentaire bienvenu... En plus, la courte durée du cycle de ce champignon (moins d'un mois) permet l'obtention de revenus rapides ce qui n'est pas négligeable !
    
Sam nous a emmené aussi voir une fabrique artisanale (manuelle) de bâtonnets d'encens fabriquée à partir de fines baguettes de bambou (récupérées auprès des vendeurs de gâteaux de bambou par exemple) que l'on trempe dans l'eau et qu'on enduits de sciure de bois qui sera le combustible. Puis, on les trempe à nouveau dans l'eau et dans du parfum en poudre... On les trempe une dernière fois dans l'eau avant de les plonger dans de la poudre de canne à sucre pour faire la jolie couleur jaune. Et pour finir, il faut plonger l'autre côté de la baguette dans du colorant rose pour faire plus joli... et voilà le tour et joué ! De beaux bâtons et une odeur agréable.... Bien sûr cela prend du temps car entre chaque étape de "collage" avec l'eau, il faut un temps de séchage. Les artisans font aussi leurs emballages eux-mêmes, avec du plastique qu'ils font se rétracter avec du feu. Et ensuite ils font des paquets qu'ils vendront sur les marchés...
    

Comme vous pouvez le constaté, nous avons appris beaucoup de choses en compagnie de Sam et encore tout n'est pas détaillé (comme par exemple la visite de la ferme au lotus, la fabrication des galettes de riz et la dégustation d'insectes grillés...hum ! miam...un régal !). Ce serait trop long de tout détailler et puis si vous voulez en savoir plus, venez faire un petit coucou à Sam lors de vos prochaines vacances... C'est très instructif, on s'amuse bien et le dépaysement est total... Un petit coucou et grand merci pour les bons moments partagés à Francine et Isabelle avec qui nous avons passé d'excellents instants de bonheur lors de ce trop court séjour chez Sam que nous vous recommandons vivement !!
      
    

Sam Pendant notre séjour à Battambang nous avons aussi découvert un cirque pas comme les autres, géré par l'ONG PHARE PONLEU SELPAK. Nous avons était accueillis par Xavier, un jeune Français qui s'est investi dans l'asso. à pleines dents et vit ici depuis un an et demi... Il nous a fait visiter la salle d'exposition pour admirer les travaux de quelques enfants du centre de dessin. Cette association Phare Ponleu Selpak (signifie phare, la lumière des arts) a été créée en 1994 à Battambang. Elle s'est installée ensuite, dans un village très pauvre avec beaucoup de familles démunies en périphérie de la ville. Petit à petit, elle a développé et diversifié ses activités : bibliothèque, cours de musique et de dessin, école de cirque et un centre d'animation et d'action sociale. Elle a deux objectifs principaux : permettre l'accès des enfants et de leurs familles à des conditions de vie améliorée par la mise en valeur de leurs capacités culturelles & artistiques et promouvoir la culture et les arts cambodgiens au niveau national et international. Elle dirige également un orphelinat qui recueille des enfants victimes de trafic (voir article dans culture d'ailleurs)
 

Nous avons assisté, sous le chapiteau, à un spectacle de cirque présenté par les élèves de l'école de cirque et de musique. Au programme, humour, danses, cascades, rigolades, performances physiques, jonglerie s'enchaine au rythme de la musique khmer jouée et composée par les jeunes. Les artistes ont de 15 à 17 ans, sont dans cette école depuis 6 ans et nous offrent un spectacle de qualité qui nous enchante... Il y a même des artistes plus grands qui sont passés professionnels et sillonnent les routes du Cambodge et d'ailleurs pour présenter leurs spectacles... C'est formidable et ce qui est encore plus fantastique c'est de voir ces jeunes, qui au départ sont souvent des enfants qui ont vécu un début de vie tourmenté et dur, qui viennent souvent de l'orphelinat de l'association, de les voir si heureux de donner et faire vibrer tant d'énergie positive... On en ressort enchantés et heureux ! Pour conclure on dine dans le restaurant expérimental, que gèrent les jeunes et on discute avec les artistes... Une magnifique soirée !
       

Après ces 5 jours de dépaysement total, nous continuons sur notre lancée campagne et faisons halte à Kompong Chnnang, petite ville bâtie sur les rives marécageuses du Tonlé Sap.(en khmer «grande rivière d'eau douce» mais qu'on traduit souvent par «grand lac» c'est le lac d'eau douce le plus grand d'Asie du Sud-Est, un système hydrologique combinant lac et rivière). La ville se compose de quelques bâtiments autour du rond point de l'indépendance (gros stupa rouge de style khmer que l'on retrouve dans toutes les villes du pays !) et d'habitations sur pilotis le long du fleuve et d'un village flottant... Ici pêche, culture maraîchère et artisanat (surtout l'osier et la poterie) sont les principales activités suivit par une foule de petits métiers du barbier au casseur de cailloux, sans oublier le travail des rizières encore et toujours...Une pause campagne comme on les aime... on se balade en vélo, on rencontre un peuple merveilleux, souriant, des enfants adorables et pas corrompu et exploité par l'appât de l'argent touristique !!! On boit un coup avec les paysans qui nous invitent à partager l'alcool de palme fait maison... On rit, on communique en faisant des signes, on apprécie les choses simple de leur vie qui devraient être les notre mais qui parfois nous échappe dans notre société trop individualiste !!
Encore de bons moments qui font de ce voyage autre chose qu'un périple itinérant de musée en monuments et d'hôtel en hôtel...
Nous passerons aussi une soirée à la «ducasse locale». Tous les regards, étaient portés sur nous lors de notre passage dans les allées, à se demander si nous ne faisions pas partie de l'attraction de la soirée !! Des échanges de sourires et de petits signes qui font vraiment plaisir...
                                  

Notre dernière halte se fera à Phnom Penh... nous avons longtemps hésité à y aller... la ville, le bruit, la pollution, ça nous branche moyen... mais bon c'est quand même la capitale... on se décide donc à y faire 3 jours de transit... On se pose dans une grande villa, où 6 chambres sont à louer, une pure évocation du parfum indochinois et du confort à l'occidental ! Elle se situe au nord de la ville, non loin de l'ambassade de France, à deux pas du célèbre «Wat Phnom» un temple située au sommet d'une colline entourée d'arbres et formant un énorme rond point au milieu de la circulation... c'est le sanctuaire sacré le plus ancien de la ville à laquelle il a d'ailleurs donné son nom !! (Cette butte abriterait en effet des statues découvertes par Madame Penh et caché par celle-ci sur le «Phnom» qui veut dire colline en Khmer).
La capitale est presque une ville tranquille avec ses trois millions d'habitants. La population du pays représentée majoritairement par l'ethnie khmer, qui vit à 80 % dans les campagnes où l'agriculture est prédominante. Les deux roues et les tuk-tuk sont bien plus nombreux que les voitures qui restent un moyen de transport de luxe.
De la ville, nous découvrirons peu... le bruit et la pollution nous freine un tant soit peu et on a du mal à partir à sa découverte !!!
On visitera le musée national des beaux arts qui abrite des trésors de l'art khmer (la plupart en provenance d'Angkor)... Un méli mélo de bouddhas, Ganesh, bijoux, objets rituels, outils, armes, peintures...etc. présenté dans un superbe bâtiment rouge dans le style de l'architecture traditionnelle khmère et agrémenté d'une cour intérieure très agréable où bassins à nénuphars et beau jardins invitent à se prélasser après la visite !!
On approchera le palais royal, le pavillon Chan Chaya encore utilisé aujourd'hui pour les grandes réceptions...et on se baladera sur les quais le long du Tonle Sap pour humer l'ambiance populaire... on fera une incursion dans les marchés (le central, le russe et les petits locaux trouvés ici et là sur notre route) pour se rapprocher de la population... On évitera volontairement l'immersion dans le tragique passé des cambodgiens lors de la prise de pouvoir des khmers rouges... Les camps d'extermination, salles de tortures qui montrent à quel point la folie de l'homme peut être dévastatrice et emplie d'horreur... ce n'est pas pour nous ! Nous avons choisi de découvrir cette période par les livres, les récits, afin de ne pas troubler notre esprit par d'épouvantables images... Il y a tant de belles choses à voir dans ce pays !!! Certes cette période à marqué à jamais le pays mais c'est le présent que nous souhaitons vivre ici et penser le futur avec optimisme plutôt que de s'épancher sur un passé triste, sale et toujours pas digérer par son peuple... Pas besoin d'aborder le sujet pour voir les cicatrices...elles sont partout dans la rue ! La difficulté qu'a le pays à se relever de cette terrible épreuve et palpable à tout instant... Seulement 30 ans se sont écoulés depuis, certains tentent d'en effacer les traces, pour oublier... certes il faut éviter que cette tranche de l'histoire tombe dans l'oubli mais ce pays ne se résume pas à l'histoire, il est bien plus... Même le majestueux Angkor ne saurait à lui seul représenter la nation !
Voici un peu de photos pour une grande balade à travers les rues de Siem Reap : Instantanés, scènes de vie et découvertes...

                  

Après trois jours d'errances dans la ville, on prépare nos sacs, on fait nos lessives, et on profite une dernière fois de la cuisine cambodgienne. C'est notre dernier jour au Cambodge. .. Ça nous fait vraiment un drôle d'effet ! On n'est pas restés longtemps dans ce pays mais on l'a beaucoup apprécié... On s'était habitués au bazar, au bruit, à la poussière rouge, à la pollution, au code de la route approximatif et fantaisiste, aux couleurs et odeurs, a ce à peuple si chaleureux... des rencontres et des souvenirs inoubliables !
Un petit pays au grand cœur !

Voilà le récit de notre échapée Cambodgienne est terminé ... nous essayons de vous envoyer très vite en bref résumé de nos derniers moments en Thaïlande

A très bientôt

Les Aubourg du Monde !

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Commentaires

  • Rémi et Ana
    • 1. Rémi et Ana Le 09/02/2010
    Des photos magnifiques un texte vraiment très instructif, on espere que vous allez bien et que la decouverte vous emerveille toujours autant!!!
    Les filles comme vous semblez a voir grandies!!!!On pense bien a vous on espere que vous faites toujours autant de belles rencontres et que vous aimez toujours autant votre voyage
  • sylvie maz
    • 2. sylvie maz Le 17/02/2010
    encore un pays aux couleurs magnifiques...
    si je résume bien c'était top mais trop court...il va falloir songer à y retourner...
    Tant pis pour les retards de bus ...
    vous êtes tous les 4 magnifiques sur les photos et lucie, pourras tu m'expliquer la culture du riz que j'eaaie dans ma ...salle de bain?

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