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Laos Décembre 2009

  • Laos, suite et fin du 20 au 29 décembre 2009

    Après les jeux sportifs, nous avons quitté Vientiane sur une note de gaité et avons pris la route du terminal de bus, direction le sud par la nationale 13 (la principale route du pays, qui longe le Mékong de la frontière Cambodgienne à Vientiane et qui continue jusque Luang Prabang et même plus au nord). Nous avions demandé à notre hôtel à Vientiane de s'occuper des tickets de bus pendant que nous étions occupés à supporter les différentes équipes sportives ! Et là, oh surprise, ils nous avaient réservés des tickets de bus « vip couchette » mais qu'est ce que c'est que cette chose !!??? Un bus classique mais aménagé intérieurement avec des lits sur deux niveaux... A Vrai dire, assez marrant, un vrai lit pour une fois ça change, mais de 1 mètre de large seulement pour DEUX personnes ! Pas des plus confortable mais on a au moins la chance d'être allongé et on se tourne moins a essayé de se caller sur son siège !!

     
    Après donc une nuit pittoresque, dans ce bus pas comme les autres, pendant laquelle nous avons parcouru près de 700 km, nous débarquons à Paksé. Et là, tout s'enchaine très vite. On ne sait pas trop comment... Nous nous retrouvons, à 6h du mat, à peine réveillés, dans un tuk-tuk qui nous emmène dans une guesthouse (pas mal du tout d'ailleurs) ... et on prend le petit dèj en attendant que l'on prépare nos chambres !! On se fait accueillir chaleureusement par un ancien, M.Vong, un Laotien qui a fait ses etudes en Pologne puis a vecu 27 en France travaillant comme ingenieur chez Alcatel et ensuite montant son resto en Alsace...pour completer le tableau, il parle couramment (en plus, donc, du francais et du polonais) l'anglais et l'espagnol...bref, quelqu'un d'interessant en somme... L'endroit respire la sérénité et on est bien content de pouvoir avoir une chambre ici. Proprette et mignonette. Le tout avec eau chaude !

      

    On passera la première journée à prendre nos marques dans cette petite ville et surtout préparer la suite. Il nous reste à peine une semaine au Laos...
    La ville de Paksé n'a absolument rien d'intéressant, mis à part le parc national du Plateau des Bolovens, non loin de là. Nous avons passé la journée entre devoirs, sieste et shopping (??? !!! sauf qu'ici il y a rien a acheter !!! Dur, dur pour le père noël... mais il s'en sortira tout de même plutôt bien et nous serons tous satisfait de ses choix !!!)
    Nous passerons le réveillon dans un hôtel français... (Histoire de retrouver quelques petits plats qui nous manquent tant !!). La soirée a commencé par le couché de soleil vu de la terrasse panoramique sur le toit où la déco de fête et la bonne humeur du personnel déguisé en lutin était au rendez vous ! Ensuite les mets ont fait leur petits «chaud» et comme à son habitude le père noël nous a gâtés !!! 
        

    La journée suivante ce fût repos et lecture pour préparer un peu la suite au Cambodge... Il fait une chaleur du diable et le moindre mouvement est juste éprouvant... Nous faisons donc tout au ralentit... Enfin, on ne va pas se plaindre, ça nous fait juste drôle de nous dire que c'est Noël !!
    Le lendemain, avant de nous lancer à la découverte du Parc, nous décidons d'aller faire un tour vers Champassak pour nous mettre un peu au calme. Nous avons rencontré un français, David, qui s'est installé là depuis quelques années avec sa femme et il nous a convaincu d'y aller avec des éloges à tout va !
    Champassak est un peu plus au sud, sur l'autre rive du Mékong.  Nous nous y rendons en taxi collectif : une sorte de camionnette bâchées tape-cul et bourrées jusqu'au toit, où l'on s'entasse à l'arrière assit sur des planches ... Initialement prévu pour une dizaine de personnes, nous étions au total 21... Il faut ajouter à ça les énormes sacs des touristes (surtout les nôtres !!), les marchandises des locaux qui transportent de tout (fruits, légumes, sacs de riz, cartons, poules, bambous, etc.) Nous avons de la peine à trouver un endroit pour s'asseoir... chaque centimètre carré est occupé, que ce soit au sol, sur les sièges, sur le toit, sur les marches,... on est tous ultra serrés, mais on tient le coup, on rit avec les locaux... On fera 2 heures de route, entassés ainsi. Après avoir déposé des locaux dans des villages isolés et essuyé des tempêtes de poussière sur des pistes de terre nous voilà enfin arrivé au petit embarcadère...

     

    Arrivés sur la rive gauche du Mékong, nous traversons avec un bac puis nous faisons quelques centaines de mètres pour trouver un logis !! Ici, pas grand chose... La ville est composée de quelques maisons autour d'une rue principale, 2 hôtels et quelques pensions de famille... Nous en trouvons une en bord de Mékong, avec une chambre famille "VIP", propre agrémentée d'une petite terrasse extérieure qui fait notre bonheur. Nous prenons nos repas sur une grande terrasse surplombant le Mékong, très sympa. La nourriture est correcte et le décor est fabuleux.
    Nous sommes ici loin des zones touristiques et nous apprécions. Dès l'après midi nous partons en balade à vélo pour voir la campagne des environs... le décor est composé de rizières, de petites maisons sur pilotis, d'écoles et de vaches...les gens ici sont bien plus souriant, les enfants galopent à notre arrivée pour nous sourire, nous parler, on passe l'après midi à lancer des «Sabadi» et à en recevoir (tout le monde se salue ainsi. Au moins un mot de Lao qu'aucun voyageur passé par ici n'oubliera tellement il l'aura entendu.)... Que du bonheur !
           
    Nous partons le lendemain toujours en vélo pour visiter le site préangkorien de Wat Phou. 15 km sous une grosse chaleur, avec Lucie sur le porte bagage (pas de vélo à sa taille !). Nous traversons les rizières, c'est la période sèche et tout est jaunis mais cela reste très beau et paisible.... nous croisons les écoliers qui se rendent en classe tous curieux de nous voir et souriant...
    A l'arrivée sur le site, on commence par un petit musée à l'entrée qui nous permet de rester un peu au frais. Nous y découvrons des sculptures superbes datant du 5e siècle, avec des inscriptions en sanscrit. Comme partout dans le pays, le musée se visite pieds nus, et nous avons pris l'habitude de laisser nos tongs devant les musées, les maisons, les cybercafés et restaurants. Le site est un peu plus haut, et nous y allons au ralentit sous cette chaleur de plomb... plus d'une centaine de marches à flanc de montagne !! Les bâtiments sont en ruine, pas de moyens pour se restaurer tout la haut ... c'est dommage ! Malgré cela, la vue d'en haut vaut son pesant de sticky-rice : une plaine a perte de vue, moitié forêt, moitié rizières.
                 

    Du Vème au VIIème siècle, la capitale du royaume des khmers fut une ville fortifiée située près de l'actuelle Champasak, au pied d'une montagne sacrée et au bord du Mékong. Le Vat Phu, vestiges d'un temple hindouiste khmer, dédié à Shiva se trouvent tout près.
        
    Aujourd'hui, c'est un temple bouddhiste, religion la plus représentée au Laos, mais les sculptures représentent les divinités hindoues. (Au passage, juste comme ça, par le passé, la religion la plus répandue était l'hindouisme. Puis Bouddha a vécu en Inde, où il a prêché, éduqué des moines à ses préceptes et finalement, il a fondé une nouvelle religion, le Bouddhisme, qui s'est imposée dans une grande partie de l'Asie - mais pas en Inde puisque nul n'est prophète en son pays. )
        

    Plus tard, le sanctuaire Wat Phu, fut abandonné : les khmers déplacèrent leur capitale plus au sud, dans l'actuel Cambodge. Ils relièrent leur nouvelle capitale à l'ancienne par une route dont le point de départ est encore indiqué au Vat Phu et où l'on pourrait écrire "Angkor, 240 km" ou peut-être "La Voie Royale"...
    Après 4h de contemplation et méditation dans ce lieu magique et quelques ablutions à l'eau sacrée (c'est encore aujourd'hui un lieu de pèlerinage important au Laos, un peu comme lourde !) Nous avons repris notre chemin et nous sommes posés près du Mékong pour un massage dans une jolie maison jaune en bois, c'est juste à côté de notre guesthouse Anouxa et c'est un vrai havre de paix avec un coin repos face au Mékong. On y passe 2h ou plus... On fait une pause détente, cela vaut vraiment le détour.... De plus on a l'occasion de discuter avec Nathalie, la créatrice du centre, la femme de David. Une charmante française qui est venue changer de vie ici avec son mari. Défi intéressant lorsque l'on sait qu'il n'y a que 3 autres étrangers dans la région ! Elle fait vivre des gens du village, elle nous fera part de son parcours et nous donnera des infos sur le pays... le tout autour d'un thé en admirant le couché du soleil... hum qu'il est bon de flâner et se détendre ! Ensuite soirée tranquille sur la terrasse, avec vue sur le Mékong et les aigrettes qui viennent passer au dessus de nos tête à la tombée du jour pour aller se réfugier dans les arbres pour la nuit, le tout au son des chants de dizaines de grenouilles qui viennent prendre le frais avec nous. Et malgré toutes ces grenouilles, il reste encore des moustiques !!! Houille ça pique !

        
    Le lendemain, nous poursuivrons notre chemin, triste de quitter ce lieu magique (malheureusement notre visa expire à la fin de la semaine et nous devons continuer !!!)
    On s'est concocté un bel itinéraire sur le plateau des Bolovens : principale région agricole du Laos. 220km sur goudron et piste poussiéreuse a travers les plantations d'hévéas, tecks, théiers, caféiers, bananiers, choux, riz...etc.
    La vie, dans les Bolovens, est très rurale, les habitants des villages vivent de l'agriculture et de l'élevage. Très peu possèdent des véhicules, parfois un mini-tracteur ou un scooter. Les animaux (cochons, bœufs, buffles d'eau, poules et chèvres) sont libres de vadrouiller à leur guise et de barrer la circulation à ceux qui passent par là ! Les nombreuses rivières sont sources de vie et d'activités : toilette, lessive, vaisselle, baignades... encore un coin authentique et sauvage, on apprécie !
    Nous nous arrêtons dans un «salon de thé» en plein air pour déguster thé et café du coin. Les propriétaires forts accueillants nous proposent du thé local et du café «robusta» ils nous expliquent brièvement (pas facile en Lao !!) comment ils font le thé et le café artisanalement (pour leur production perso et pour vendre au marché !)
    Nous voyons des théiers de toutes tailles, plus ou moins touffus... Deux fois par mois, il faut cueillir les petites feuilles tendres entres les feuilles plus rigides du théier, puis les faire sécher, les broyer et les faire sécher à nouveau...
      

    Nous voyons aussi les grains de café verts sur les arbres. Certains sont rouges, prêts à être cueillis.
     
    En route on fait étape sur le site où se trouve une cascade sympa avec un éco-Lodge qui l'est tout autant avec des maisons dans les arbres ....la cascade «Tat Fan» est l'une des chutes les plus spectaculaire. Là encore, la nature fait des choses extraordinaires. En plein milieu de la jungle Dong Hua Suo, se déversent les plus hautes chutes d'eau du Laos, dans une gorge de plus de 200 mètres de profondeur...
    Du haut du Tat Fan Resort, nous n'avons pas pu apprécier à sa juste valeur les chutes en raison d'un manque d'aménagement. Cependant en suivant un petit sentier (fléché comme dangereux) nous arrivons à un magnifique panorama des chutes.
      
    Nous poursuivons notre itinéraire vers les chutes de Taet yuang. Ce lieu présente un cadre assez apaisant et plus approprié pour apprécier la vue (escaliers pour meilleur point de vue, aire de repos et de pique nique) Les filles en profiterons pour faire un petit plongeons histoire de se rafraichir !

       
    Nous roulerons ensuite vers le sud sur plusieurs kms sur piste, verrons quelques champs de café et traversons quelques villages. On arrivera ainsi au village de Banko Phoung. Rencontre étonnante avec cette minorité ethnique du Laos. Rien de comparable avec les autres villages que l'on a pu visiter au Laos, ci ce n'est la pauvreté. Pas d'eau courante, juste la rivière en contrebas, et depuis peu l'électricité. Les gens sont animistes, et même s'ils ne s'habillent plus de façon traditionnelle, ils continuent à construire leur cercueil de leur vivant, lors du solstice d'hiver... Ils continuent également de fumer le tabac dans des pipes en bambou, et cela des leur plus jeune âge... Les enfants cavalent tout nus pour la plupart, entre les animaux, chiots, poules, coqs, cochons, et s'amusent d'un rien. Une bouteille d'eau vide, un vélo sans pneus, ou un arbre leur suffisent. On obtiendra le plus beau des sourires en donnant un fruit a une petite, nous donnerons également des cahiers et stylos pour l'école qui a été construite grâce au financement organisé par un collectif que nous avons découvert à la guesthouse (M.Vong en fait partie). Julie quand a elle, donnera la même joie a quelques bouts de choux en leur montrant leurs photos sur l'appareil numérique...Des vraies rencontres, pleines de sourires et de regards inoubliables !
        
    Vers 14h30, nous arrivons à Tad Lo et marchons jusqu'au Tad Lo éco Lodge. Nos ventres commençaient à gargouiller, il était temps de déjeuner !! Le Lodge est superbe : jolis bungalows en bois avec vue sur la rivière et ses cascades. Nous sommes au calme en pleine nature. Un restaurant surplombe le site. Nous déjeunons dans ce havre de paix. Les plats sont excellents. Nous sommes bien ici... (Dommage que le temps nous soit compter nous serions bien resté une semaine par ici !!) Sur le site, nous apercevons une petite loutre... Elle ne semble pas farouche. C'est étonnant ! Elle se roule par terre pour jouer avec nous. C'est très mignon à voir. Elle vient se frotter à nos jambes. En discutant avec le propriétaire, nous apprenons qu'ils l'on recueillie bébé et qu'elle est apprivoisée... Extraordinaire !! Nous n'avions jamais approché et touché une loutre ! C'est tout doux !!! Elle nous léchouille et nous pince avec ses minuscules dents pour jouer... 
        Trop cool n'est pas les filles ??
    Après le repas nous enfilons nos maillots de bain pour un petit bain rafraîchissant. L'eau n'est évidemment pas chaude mais c'est très agréable de se rafraîchir. Certains locaux viennent aussi pour se laver. Au loin, nous apercevons les éléphants qui rentrent d'une balade. Ils sont majestueux...

      
    On fini notre périple par un autre village, Houey Houn. Il est similaire au village précédent, même si ici la nouvelle route goudronnée a permis aux villageois de "s'enrichir". Et visiblement, ils sont plus habitués à voir des blancs et à essayer de leur fourguer leur artisanat!
    On achève la journée sur 2 heures de pick up, mi chemin cabossé, mi goudron, laissant défiler devant nous les vestiges de la guerre ou l'on voit des gros trous de bombes... (il reste encore quelques 2000 tonnes de bombes ici !! ) On s'émerveille des «Helllooo» et « Sabaidi» des gamins sur les bords des routes et de la beauté de ce plateau "riche" en couleurs et sourires...
        

    Notre dernière halte au Laos se fera à Don Det, au sud, île du Mékong au milieu des fameuses 4000 îles qui font de cette zone un merveilleux spot touristique. Nous avons tenté (en y repensant nous ne savons plus trop pourquoi) d'aller encore dans un site touristique... Probablement à cause du nom, "les 4000 îles"... Nous sommes arrivés à l'embarcadère et le prix de la -toute petite - traversée était à peu près 5 fois plus chères pour les touristes que pour les Laos. (Comme d'hab !) De plus, ils étaient très exactement 10 Laos, les fesses posées dans une guérite très précisément inactifs, à attendre la monnaie avec quelque insistance... Sur le peu de temps sur le quai, nous avons vu quelques livraisons de touristes et nous avions presque envie de faire demi-tour. Mais notre insistance à eu raison car nous nous sommes trouvés un petit coin très sympas et éloigné du mouvement pour nous reposer au calme avec vue sur le Mékong... un petit coin de paradis !
    On s'est installés sur Don Det, dans un petit cabanon sur pilotis avec vue sur le Mékong et le coucher de soleil rouge, rose, violet... Ouaaaaaah!
    Nous louons ensuite un vélo pour faire le tour de l'île... Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre et cette balade s'avérera finalement magnifique... Nous admirons le panorama : Mékong immense parsemé de centaines d'îlots qui semblent flotter au milieu de l'eau... Nous traversons l'île sous une lumière orange et admirons le paysage prodigieux : Les rizières sèchent dont la moisson a laissé une couleur paille entourent des palmiers et bananiers verdoyants. Nous sommes au milieu d'un troupeau de buffles d'eau, les «aigrettes» tout de blanc vêtues sont posées sur leur dos et semblent admirer avec nous le coucher du soleil. Nous sommes aux anges !!
    Le lendemain, re-balade en vélo... cette fois nous partons au levé du jour pour profiter de quelques heures de fraicheur avant le grand chaud... Nous partons à la découverte de l'île voisine : Don Khon...nous traversons l'île jusque la pointe sud pour aller voir les dauphins d'eau douce, dauphins en voie de disparition... Malgré leur faible nombre nous avons réussi à en voir quelques uns, toujours fascinant, les filles étaient super excitées !!
                         

    Deux jours de dur labeur, donc, a se balader en vélo dans un décor de carte postale, a se régaler de petits plats et profiter de nos hamacs pour... réfléchir...heu...méditer...heu non...faire la sieste !!! De vraies vacances quoi !! On ne veut pas partir ! On fini tout de même par décoller à contre cœur mais pas le choix notre passeport expire aujourd'hui !! Bye bye Laos !

    Nous quittons le Laos sur un sentiment mi-figue mi-raisin. Beaucoup de voyageurs nous ayant vanté les charmes du Laos, on s'attendait à des destinations reculées et assez peu fréquentées mais... ça n'est pas vraiment ça, voire pas du tout pour certain lieux. Le tourisme s'est beaucoup développé au Laos ces dernières années et cela se voit d'autant plus que les villes sont minuscules et les laotiens peu nombreux (les plus grosses villes laotiennes comptent moins de 80 000 habitants et la capitale, Vientiane, 240 000 habitants.) Du coup, on voit encore plus l'empreinte touristique lorsque, dans les rues, on longe les rangées d'hôtels-restos-agences de voyage et que l'on croise autant de Laotiens que de touristes avec un style plutôt "collection printemps-été" que "découverte d'un pays sauvage"...
    Cela n'empêche pas de profiter d'un rythme tout laotien, tellement décontracté que les français de l'époque coloniale disaient "Les vietnamiens font pousser le riz, les cambodgiens le regardent pousser, et les laotiens l'écoutent."
    Le laotien est typiquement un personnage extra-calme qui passe une grande partie de sa journée à se reposer à l'ombre entre deux Sabadï pour saluer les passants... un constat, les Laotiens ne sont pas d'une ambition démesurée (entre une bière et gagner quelques kips leur choix est vite fait!) Ils sont gagnés par la culture vietnamienne de la télé aux produits de consommation et ont choisi le tourisme à outrance pour s'en sortir car on gagne plus en faisant payer un max aux étrangers... c'est bien connu !! On se demande comment le Laos va évoluer ??? Toutefois nous avons ici aussi notre lot de belles rencontres et avons su trouver des coin reculés et agréables cela reste donc possible de passé de bons moments dans ce pays si on s'éloigne des foules en prenant les chemins de traverses !!

    Nous terminons donc cette année en qittant le pays... direction le Cambodge ! Passage de frontière sans encombre (avec un petit bakchich quand même, après tout ça arrondit les fins de mois) et arrivée à Siem Reap pour commencer cette nouvelle année...

    Bises à tous.... Bonne Année 2010 !!

    à bientôt pour la suite du récit de nos aventures !

    Les Aubourg du monde

  • Nos débuts au Laos, du 30 novembre au 20 décembre 2009

    Arrivée par Houeisaï... Après le nord thaïlandais, nous passons du côté Laos du Mékong... Nous arrivons tôt le matin à Houeisaï après avoir frontière Thailande - Laos passé tant bien que mal la frontière commençant par un bus, un touk-touk, un tampon de sortie côté Thaï puis une pirogue pour traverser le Mékong et un tampon de plus sur le passeport côté Laos !

    A Houeisaï l'ambiance est encore à forte influence Thaï (la monnaie et la langue encore fort présente) mais dans le contact avec la population on ressent déjà un changement... les gens ici se montrent plus réservés et discrets mais ils nous semblent tout de même très accueillant... par contre dès les premiers pas dans le pays, on sent une nette différence côté confort !!! Le Laos fait partie des nations les plus pauvres de la planète et ça se ressent de suite... Ici les enfants nous approchent à la moindre vue de nourriture pour mendier... à manger !!

    Nous voilà donc  dans l'ambiance dès les premières heures... après quelques négociations pour l'achat de nos billets, nous embarquons pour deux grosses journées de pirogue jusqu'à Luang Prabang... toute une aventure ! Le premier jour on a l'impression de se retrouver dans un « boat people » sauf que cette fois-ci il est plein à craquer d'occidentaux, d'australiens et d'américains !!! On se serre, on martyrise nos fesses sur de petits bancs de bois et on se réconforte en admirant le paysage splendide du Mékong qui se montre tour à tour vigoureux, étroit, dénudé, élagué de roches noires, de récifs de schiste. Il est bordé de sable et on aperçoit par moments quelques petits « villages », des maisons construites en feuillage et bambous, souvent sur pilotis... on surprend des enfants qui s'amusent dans l'eau, des dames qui font la lessive, des pêcheurs...etc.

     

    Après 7h à ce régime mi en extase devant les beautés du paysage et mi torturés par « l'inconfort » du bateau, on arrive exténué le soir dans un minuscule village (deux rues) en pleine forêt tropicale. Cette bourgade Hmong, suspendue sur un pan de montagne est dédiée à l'accueil des bateaux qui passent chaque jours (hôtels, pensions de familles, restos et gargotes  et de l'électricité le matin et le soir (merci les générateurs à essence !!) tout pour satisfaire les touristes de passage...

       

    Après nous être repus et avoir dormis comme des loirs, nous reprenons une deuxième journée de balade sur le célèbre et fabuleux Mékong...  Nous sommes agréablement surpris par le «confort» sommaire mais plus agréable du bateau qui nous emmène, plus petit et avec des sièges de voitures  (!!?? merci pour nos postérieurs !!) la journée file au fil de l'eau dans un agréable bain de flâneries... le pied !!

     

    Nous sommes ainsi arrivés un peu fatigués mais détendu en fin de journée à Luang Prabang... après les habituelles négociations pour trouver une chambre d'un bon rapport qualité-prix et une bonne nuit de sommeil, nous avons découvert une ville très agréable. Luang Prabang est située sur une colline verdoyante entourée de forêt tropicale. C'est la troisième ville par sa taille mais pour nous c'est surtout la plus belle du Laos (un bon départ !). La ville s'étend tout en longueur sur une bande de terre entre deux cours d'eau, le Mékong et la rivière Nam Kane tout deux à la couleur orangé plus ou moins brun. La chaleur est ici supportable car l'altitude relative (600m) l'adoucie. Culturellement parlant la ville est chargée d'histoire et riche en monuments religieux. Il n'y a presque pas de monuments modernes, elle reste à taille humaine et elle est parsemé d'arbre majestueux et de verdure ce qui la rend encore plus belle et facile à apprécier à pied ou en vélo. La ville est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco et elle le mérite... On s'est donc baladé à pied ou en vélo pour découvrir tous ses charmes entre quelques séances devoirs et avons visité plusieurs temples tous plus splendides les uns que les autres. Nous avons aussi assisté au «reras » (l'aumône) des bonzes (les moines bouddhistes qui vivent dans les temples). Ce cortège est impressionnant car tous les monastères sont représentés et il y en a beaucoup (pas moins de 12 dans le centre historique !) Chaque matin, au levé du jour, les jeunes moines (pensionnaires pour quelques années au monastère) nus pieds, vêtus de leur robe safran et portant une «écuelle», marchent dans les rues de la ville pour mendier leur nourriture, comme le faisait autrefois Bouddha. Ils reçoivent l'aumône de la population qui ne manque aucun rendez... même les plus démunis donnent quelque chose, selon le rite, les habitants donnent une boulette de riz ou des fruits puis les moines regagnent leur temple respectif avec ce qu'ils ont recueillis et qui sera leur repas pour la journée... Une vraie leçon de partage ! Ce rite bouddhiste est une illustration de la dimension spirituelle de la ville et du Laos. (On pourra par la suite voir ce rite  partout où l'on passe)

     

    Après 4 jours de balades dans cette magnifique ville, nous nous sommes dirigés vers le sud... nous nous sommes arrêté 5 jours à Vang Vieng dans une ferme organique qui participe à un projet pour favoriser la scolarisation des enfants et l'apprentissage de l'anglais pour tous. En effet, l'éducation est la priorité absolue des époux Thanongsi, les propriétaires de cette ferme : ils ont adopté 16 enfants, parrainent la scolarité de plusieurs jeunes filles et ont décidé d'adhérer à l'association WWOFER (Willing Workers On Organic Farms), pour que les enfants apprennent quelques mots d'anglais avec les touristes. Mais, Phoudindaeng Farm, est aussi la première exploitation biologique du Laos dont l'objectif est de faire revivre la production traditionnelle de la soie dans quatre villages autour de Vang Vieng. La ferme embauche une dizaine de personnes pour s'occuper des plants de mûriers qui nourrissent les vers à soie et forme ainsi les paysans sur les méthodes biologiques et les étapes de fabrication de la soie. Il y a même une pépinière, destinée à fournir gratuitement des boutures aux paysans... Avec les plants de murier, la ferme produit également un délicieux thé de mûrier... Bref nous avons passé ces quelques jours dans un environnement agréable avec des gens très gentils et en plus pour la bonne cause !!

     

    Par contre, sortis de la ferme, la petite ville de Vang vieng est à pleurer... un petit village au bord de la rivière Nam Song dans un environnement splendide, une région verdoyante peuplée de divers peuples (tels les Hmong et les Yao) le tout gâché par un surdéveloppement touristiques pour satisfaire les  jeunes routards australiens, américains, orientaux et occidentaux en manque de télévision, de discothèque et d'alcool... D'après la population locale ça ne fait que s'accentuer depuis ces trois dernières années (il parait même que cette petite ville est devenu le point de vente le plus rentable pour la brasserie «BeerLao».  Ici tout est resté simple mais ravagé par le monstre «tourisme», les rives de la rivière sont assaillis par des «bars ouverts» qui diffusent une musique techno à fond du matin au soir et distribue de l'alcool à gogo, les petites gargotes locales on laissées place à de petit restos en dur avec canapé et télé ou s'avachissent tous ces jeunes entre deux beuveries ; les maisons en bambou des locaux s'éloignent et sont remplacées par des hôtels en béton bon marché, des cyber café et des agences de voyages toujours pleine d'imagination pour satisfaire les goûts de ses clients. La dernière mode en date étant la descente de la rivière sur des grosses chambres à air de camions après s'être emplis d'alcool durant quelques heures dans un de ces bars techno à la mode et s'être jeté à l'eau au bout d'une tyrolienne, saoul à faire pitié !

    Heureusement la ferme se situe à 5 km de ce désastre ! Mais elle est tout de même affectée bar le bruit de quelques bars en bord de rivière qui s'étendent de plus en plus loin (s'est tellement rentable que beaucoup de gens abandonnent leurs activités artisanales pour travailler dans les  bars, les hôtels, les restos...etc. Toute une tradition culturelle et un mode de vie paisible dilapidé par des envies touristiques lamentables !!!) Ça nous rend honteux de voir l'image pitoyable que peuvent diffuser ces jeunes... on avait déjà pu constater ces effets néfastes dans les grandes villes et les hauts lieux touristiques mais maintenant voilà que la campagne est touchée elle aussi...où va-t-on s'arrêter ???

    Pourtant si l'on s'attarde un peu un autre tourisme est encore possible, un tourisme qui respecte, protège et restaure les trésors naturels et culturels dont il se nourrit.... Espérons que peu à peu c'est ce tourisme qui prendra le dessus !! Mais pour l'instant malheureusement le tourisme sacs à dos et petits budget  semble mal virer... Ces routards qui négocient au centime près des chambres, de l'artisanat ou une course en Touk-touk avant de dépenser dix fois plus en bière ou autre alcool dans les bars, nous révoltent !

    Nous avons tout même réussi à sortir des sentiers battus et visiter quelques grottes magnifiques, nager dans des lagunes bleues turquoise et visiter l'école avec Monsieur T.

    Malheureusement nous n'avons pas de photos de cette semaine à la campagne car nous nous sommes fait voler notre appareil photo avec la carte SD contenant les photos !! Nous voilà donc à court d'image avec un appareil en panne et semble t-il pas réparable ici et un autre au abonnés absent... Dur dur ! On va essayer de prendre le relais avec la caméra en attendant de trouver un appareil digne de ce nom (ici au Laos ça semble impossible !)

     

    Après Vang Vieng nous avons filé vers Vientiane, la capitale, en débarquant dans la ville, on est tout de suite étonné de l'atmosphère paisible qui tranche radicalement avec la frénésie des autres capitales que nous avons pu visiter. Avec ses vieilles villas coloniales et ses larges avenues bordées d'arbres, la ville fait plus penser à une ville de province du sud... Ici pas de grands bouleversements, pas de hauts buildings, pas vraiment de bidons ville non plus même si la pauvreté est présente... le temps semble s'être arrêté comme dans tout le pays d'ailleurs ! On se pose dans une pension de famille au personnel ultra gentil, on visite tranquillement les marchés, les temples et autres monuments, on se fait masser après s'être délassé dans un sauna...bref on prend du bon temps... Les filles continuent les cours et ça nous occupe toutes les matinées, ensuite visites et balades sont au programme en attendant la plage... ( !!?) On a aussi de la chance, on est arrivés par hasard ici durant les 25ème Jeux sportifs de l'Asie du Sud-est (SEA Games 25 - sea pas la mer mais South East Asia !!). 10 jours de compétitions, du 9 au 18 décembre, les 25ème «SEA Games» réunissent un total de 4.200 sportifs de 11 pays d'Asie du Sud (le Myanmar, le Vietnam, la Thaïlande, le Laos, le Philippines, Singapour, l'Indonésie, la Malaisie, le Cambodge, Brunei et Timor Lest.)  qui s'affrontent dans 25 disciplines. Dans la ville il y a une ambiance extraordinaire, des supporters de tous les sports partout. Alors, presque tous les jours on assiste à des compétitions, on découvre plein de nouveaux sport, le Muay (une sorte de boxe) des sports d'art martiaux, un jeu comme le volley mais qui se joue au pied avec une balle en rotin (le Sepak Takraw), du volley, de la natation, des compétitions de plongeons, du badminton, du ping-pong, du tir à l'arc, du billard, du foot, du golf, etc.,  il y a même de la pétanque (un reste de la colonisation française !!) enfin bref encore une nouvelle expérience fantastique !

                

    Ce soir nous quittons la capitale, après 10 jours de fête et des souvenirs pleins la tête, des rencontres incroyables avec des supporters Malais, Thaï, des Philippines et d'indonésie... nous descendons dans le sud le long du Mékong pour rejoindre Paksé... un long voyage...

    On vous racontera plus tard !

    A bientôt...